Chapitre 85

Les premiers musulmans
au coeur des
guerres tribales





L’attaque répétée des Bédouins est un phénomène relativement tardif: ils sont les cibles des musulmans en tant qu’alliés potentiels des Mecquois, en tant que possesseurs de troupeaux, et réservoirs démographiques . On décèle aussi derrière ces affrontements des phénomènes traditionnels: vols de bétail, lutte pour les points d’eau, rapt et viols de femmes et vengeances interminables. Mais le poids de Médine, et la direction politique de Muhammad changent le rapport de force.



§ 494. — Expédition contre Al Abwa/Waddan.

Muhammad prend la tête d'une expédition de pillage contre la tribu de Dhamra, sans grand résultat. Ce n'est qu'un début. Les musulmans ne désespèrent pas de trouver proie plus propice et favorable 4.

(Tabari, Histoire des prophètes et des Rois III 128).

Au mois de safar de la seconde année de l'hégire, le prophète partit de sa personne, à la tête d'une troupe de muhajir et d'ansar, après avoir établi comme son lieutenant à Médine Sad, ibn Obada. L'étendard blanc était porté par Hamza5. Le prophète arriva à Abwa, bourg considérable, renfermant un grand nombre d'habitants, et situé entre la Mecque et Médine. Près de là est un autre bourg, nommé Waddan. C'est pour cela que cette expédition porte ces deux noms. Le chef des Arabes de la tribu de Dhamra, Makhshi ibn Amir, se présenta devant le prophète et conclut la paix avec lui. Après cela le prophète resta à Abwa quinze jours, et s'en retourna sans avoir combattu.

(ibn Hisham, Conduite de l'envoyé d'Allah 415-6).6
... jusqu’à ce qu’il atteigne Waddan, ce qui constitue l’expédition d’al Abwa.... Les Banu Damra étaient en paix avec lui grâce à leur chef Makhshi ibn Amir al Damri. Puis il rentra à Médine sans combat, et resta là tout le reste du mois de safar, et le début de rabi ul awwal.

(Bukhari, Sahih 56/146).
Le prophète passa une fois avec moi à côté d’al Abwa ou de Waddan ; on lui demanda ce qu’il en était quand, dans une attaque nocturne contre des ennemis polythéistes, des femmes et des enfants sont frappés:
-Ces femmes et ces enfants, répondit-il, font partie des ennemis7 .
Sab a encore dit: il n’appartient à personne de territoire réservé, sauf à Allah et à son envoyé8.


§ 495. — Expédition contre Qarqarat al Kudr.

Muhammad prend la tête d'une expédition de pillage contre l'importante tribu des Banu Sulaym, sans combattre: le butin est abandonné par les ennemis. Ali est son lieutenant dans l'entreprise 9.


(ibn Hisham, Conduite de l'envoyé d'Allah 540).
Le raid contre les Banu Sulaym10 à al Kudr.
L’apôtre d’Allah resta seulement sept nuits à Médine avant de faire lui-même un expédition contre les Banu Sulaym. Il alla aussi loin que leur point d’eau appelé al Kudr et resta trois nuits, retournant à Médine sans combattre. Il resta là pour le reste de shawwal et dhul qada et pendant ce temps, il accepta la rançon de la plupart des prisonniers quraysh.

(Tabari, Histoire des prophètes et des Rois III 177).
Le dernier jour du mois de ramadan, quatre jours, d'autres disent sept jours après son retour de Badr, le prophète fut averti que les Arabes des tribus de Sulaym et de Ghatafan s'étaient réunis dans le désert, au bord d'un puits nommé Kodr, pour venir surprendre Médine, afin de venger les Quraysh. Le prophète, après avoir rompu le jeune, partit de sa personne, le premier jour du mois de shawwal, pour aller attaquer ces Arabes. Il laissa comme son lieutenant11 à Médine un vieillard aveugle, nommé ibn Umm Maktum, lecteur du Coran12, Ali portait l'étendard du prophète. Il y a, entre Médine et le puits de Kodr, trois journées de marche. Le prophète fit le chemin en deux jours. Les Arabes13 , avertis de son approche, s'enfuirent, abandonnant leur bétail et leurs bagages. Après avoir passé trois jours à cet endroit, ne voyant venir personne, le prophète fit enlever le bétail et tous les bergers, et s'en retourna à Médine, où il arriva le cinquième ou le sixième jour du mois de shawwal. Deux jours après, il partit pour aller attaquer les Banu Qaynuqa14 .

(Waqidi, Livre des expéditions 14).

Au milieu du mois de muharram, Muhammad partit pour les paturages de al Kodr et resta 15 jours.

Le butin d’al Kudr.
(ibn Sad, Tabaqat II 35).15
Ils distribuèrent le butin à al Sirar, à trois milles de Médine. Le troupeau était composé de 500 chameaux. Le quint fut séparé et le reste donné aux musulmans, chacun recevant deux chameaux ; il y avait en tout 200 personnes. Yasar échut dans la part du prophète, qui le libéra parce qu’il l’avait vu faire ses prières. L’apôtre d'Allah a été absent pendant 15 jours.


§ 496. — Expédition contre Dhu Amarr.

Muhammad prend la tête d'une expédition préventive contre la grande tribu des Banu Sulaym et des Banu Ghatafan, sans grand résultat16.

(Tabari, Histoire des prophètes et des Rois III 181).

Le prophète fut informé qu'une troupe d'Arabes des Banu Sulaym et des Banu Ghatafan s'était réunie dans un lieu nommé Dhu Amarr. Il craignit qu'ils ne voulussent faire une incursion sur le territoire de Médine, dont ils étaient éloignés de cinq journées de marche. Il se remit en campagne, le premier jour du mois de safar, pour les prévenir. Mais ceux-ci, avertis de la marche du prophète, s'enfuirent. Arrivé à ce lieu, le prophète ne rencontra personne, il rentra à Médine le dernier jour du mois.
Le prophète passa le mois de rabia I à Médine. C'est dans ce mois qu'il maria sa fille Umm Kulthum à Othman ibn Affan, qui déjà avait été son gendre par sa fille Ruqayya, qui était morte.

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VII 1364).17
Il envoya Ghalib ibn Abdalah al Laythi, le dimanche du 10 du mois de shawwal, come chef d’une attaque contre les Banu Sulaym et les Ghatafan. Les musulmans ont tué quelques ennemis ont pris leurs troupeaux et sont rentrés à Médine avec leur butin. Trois musulmans furent martyrisés.

(ibn Hisham, Conduite de l'envoyé d'Allah 544).
Lorsque l’envoyé d’Allah revint de la razzia d’al Sawiq, il séjourna à Médine le reste du mois de dhul hijja ou presque. Puis, il se dirigea vers le Najd, visant les Ghatafan. (...) Il séjourna dans le Najd tout le mois de safar ou presque. Puis il retourna à Médine sans engager le combat.

(Waqidi, Livre des expéditions 16).18
Muhammad est parti vers Dhu Amar et resta 11 jours...
Les bédouins, qui auparavant avaient mis leur bétail et leurs familles à l’abri dans les hauteurs, s’enfuirent maintenant dans les montagnes à leur tour.


Banu Sulaym.
(ibn Sad, Tabaqat II 41).
L’expédition de l’apôtre d'Allah contre les Banu Sulaym à Buhran, le 6 de jumada à al Ula... Buhran se trouve sur le territoire d’al Furu, et la distance entre al Furu et Médine était de huit burd. La cause était que le prophète apprit qu’un grand groupe des Banu Sulaym était mobilisé. Il mit sur pied un groupe de 300 hommes de ses compagnons. Il nomma ibn al Maktum comme régent à Médine. Il marcha rapidement jusqu’à al Buhran. Il vit qu’ils s’étaient dispersés et étaient retournés vers les points d’eau. Le prophète revint et il n’y eut pas de combat. Son absence de Médine dura 10 nuits.



§ 497. — Expédition contre Qatan.

Muhammad envoie une expédition de pillage surprise contre la tribu des Banu Assad 19.

(Waqidi, Livre des expéditions 21).
Au mois de muharram, Muhammad donna le commandement sur un groupe de 150 hommes avec le quel il devait attaquer les Banu Asad... Les Arabes s’enfuirent et se dispersèrent.

(ibn Sad, Tabaqat II 59).
L’expédition d’Abu Salamah ibn Abd al Asad al Makhzumi se dirigea contre Qatan, une montagne des environs de Fayd, où il y avait une source des Banu Asad ibn Khuzayma.
(...)
Il envoya 150 muhajirun et ansar avec lui et dit:
-Marchez jusqu’à atteindre le territoire des Banu Asad, et attaquez les avant qu’ils ne vous attaquent.
Alors Abu Salamah partit et marcha rapidement, en évitant le chemin habituel. Il passa par al Akhbar, atteignit le territoire de Qatan et s’empara d’un endroit laissé vide. Il captura trois bergers et les autres s’enfuirent et allèrent prévenir les autres en les effrayant. Ils se dispersèrent donc dans toutes les directions. Ensuite, Abu Salamah divisa ses hommes en trois groupes pour aller à la recherche du bétail et des chèvres. Ils revinrent sains et saufs. Ils apportaient des chameaux et des chèvres mais ne rencontrèrent personne d’autre. Alors Abu
Salamah revint avec eux à Médine.


§ 498. — Expédition d’al Raji.

Muhammad envoie une petite expédition aux buts incertains, sans doute d'espionnage; la tentative échoue totalement . C’est l’occasion d’ajoute quelques noms au martyrologue.20


(Bukhari, Sahih 64/28, 1).
Le prophète avait envoyé un détachement en reconnaissance et avait mis à sa tête Asim ibn Thabit, le grand-père de Asim (...). Ils étaient arrivés à une localité entre Osfan et La Mecque, lorsqu'on leur signala une tribu des Hudhayl21 , appelée Banu Lihyan22 . Environ cent archers les suivirent à la trace, et, arrivés à un des campements qu'ils avaient occupés, ils trouvèrent des noyaux de dattes dont ils s'étaient approvisionnés à Médine.
-Ces noyaux, dirent-ils, proviennent de dattes de Yathrib.
Continuant leur poursuite, ils les atteignirent. Asim et ses compagnons se retranchèrent alors sur la colline de Fadfad où ils furent cernés par les Banu Lihyan.
-Si vous descendez vers nous, dirent les Banu Lihyan, nous prenons l'engagement formel de ne mettre à mort aucun d'entre vous.
-Pour moi, répondit Asim, je ne descendrai pas me mettre sous la sauvégarde d'un infidèle. Ô Allah , instruis ton prophète de notre situation.
Le combat s'engagea aussitôt. Asim fut tué à coups de flèches ainsi que six de ses compagnons, en sorte qu'il ne resta plus que Khobayb et Zayd et un autre individu, à qui on donna la sauvegarde et qui, dès qu'ils l'eurent obtenue, descendirent de leur refuge. Les Banu Lihyàn saisirent ces trois hommes et, détachant les cordes de leurs arcs, ils les garrottèrent.
-C'est là une première trahison, s'écria le troisième individu, qui refusa de les suivre. On le traîna d'abord, puis on essaya de le faire monter et, comme il n'en faisait rien, on le tua. On emmena ensuite Khobayb et Zayd et on les vendit à La Mecque. Les Banu Harith ibn Amir ibn Nawfal achetèrent Khobayb qui avait tué al Harith, le jour de Badr. Ils le gardèrent un certain temps comme prisonnier et résolurent de le mettre à mort.

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois III 209).

Après ces événements, le prophète demeura à Médine le mois de shawwal, le mois de dhul qada et le mois de dhul hijja. Les Quraysh étaient rentrés à la Mecque. Entre la Mecque et Médine habitaient deux tribus nommées Adhl et Al Qara, qui étaient dans les intérêts d'Abu Sufyan. Celui-ci leur avait recommandé de se saisir, par un stratagème, de quelques gens de Muhammad, de les amener à la Mecque ou de les tuer. Deux hommes appartenant à ces tribus vinrent trouver le prophète et lui dirent :
-Plusieurs personnes de nos tribus se sont converties à l'islam et ont cru en toi. Envoie-leur quelques hommes qui puissent leur enseigner le Coran, la religion et le culte.
Le prophète désigna six de ses compagnons pour partir à cet effet avec les deux députés. C'étaient : Marthad ibn Abu Marthad, le chef de la mission ; Khalid ibn Bohayr ; Asim ibn Thabit, ibn Abul Aqlah ; Zayd ibn Dathinna ; Khobayb ibn Adi, et Abdallah ibn Tariq. Ces six hommes partirent ; ils arrivèrent aux tentes de ces tribus et firent halte près d'un puits nommé Raji, appartenant aux Banu Hudhayl, qui, avertis par les deux députés, vinrent attaquer les six musulmans. Ils leur dirent :
-Nous ne voulons pas vous tuer, nous vous en donnons l'assurance ; mais nous voulons vous faire prisonniers et vous conduire vers les Quraysh et vous vendre à eux pour une certaine somme. Ne faites pas de résistance.
Trois d'entre les musulmans, Marthad, Khalid et Asim, périrent en combattant contre les Arabes de ces tribus ; les trois autres, Khobayd, Zayd et Abdallah ibn Tariq, se rendirent et se laissèrent lier les mains, et on les emmena. Cependant Abdallah se délivra de ses liens et s'enfuit. On le poursuivit, il fut atteint et tué. Zayd et Khobayb furent conduits à la Mecque et vendus. Celui-ci fut acheté par Hujayr ibn Abu Ahab, et Zayd par Safwan ibn Omayya, qui voulurent les faire mourir en expiation de la mort de leurs pères, tués à Badr. On les fit sortir de l'enceinte sacrée de la Mecque, et on les tua à la porte de la ville, à un endroit nommé Tawim. Khobayb fut attaché à un poteau et on y laissa son corps pendant longtemps ; quant à Zayd, on jeta son corps près du même endroit.
Il y avait à la Mecque une femme nommée Sulafa bint Sad, dont les fils avaient été tués à Ohod par Asim, et qui s'était engagée par un vœu à faire du crâne d’Asim sa coupe à boire. En apprenant la mort d’Asim, elle envoya quelqu'un vers les Banu Hudhayl, au lieu où les trois musulmans avaient été tués, pour lui rapporter le crâne d’Asim. Lorsqu'on alla pour le prendre, Allah fit venir une grande quantité d'abeilles qui entourèrent la tête, de sorte que personne n'osa en approcher. Les hommes qui voulaient accomplir ce dessein se dirent entre eux:
-Attendons jusqu'au soir, les abeilles s'envoleront, et nous le prendrons alors.
Mais à la tombée de la nuit, Allah fit venir un torrent qui emporta le corps d’Asim. Quant au corps de Khobayb, il resta attaché au poteau, jusqu'au moment où le prophète envoya Amir ibn Omayya, le Dhamrite, à la Mecque, pour tuer Abu Sofyan. Amir détacha, pendant la nuit, le corps de Khobayb, qui était devenu tout à fait raide et voulut l'enterrer le lendemain. Mais au matin on ne le trouva plus, et personne ne sut ce qu'il était devenu.
Ce fait est célèbre.

(Waqidi, Livre des expéditions 23).
Les compagnons de l’expédition d’al Raji furent envoyés par Muhammad pour chercher des informations sur les Quraysh ; donc ils sont partis sur la route du Najd, jusqu’à tomber sur dans les mains des Banu Lihyan à al Raji.


§ 499. — Le retour de la Mecque.

Il s'agit d'un coup d'éclat individuel: un musulman ramène des prisonniers de la Mecque et assassine un berger, après une tentative d'assassinat contre la personne d'Abu Sufyan.23


(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VII 1440).24

Je25 suis entré dans un grotte avec mon arc et mes flèches. Un borgne26 de grande taille, de la tribu des Banu al Dil Banu Bakr est entré plus tard avec ses moutons. Il demanda:
-Qui est là?
J’ai dit:
-Quelqu’un de la tribu des Banu Bakr.
Il dit:
-Je suis aussi des Banu Bakr, un des Banu al Dil.
Il s’allongea près de moi, et se mit à chanter:
Je ne sera pas musulman autant que je vivrai,
et je ne croirai pas en la foi des musulmans.

J’ai dit alors:
-C’est ce que l’on va voir!
Le bédouin s’endormit et se mit à ronfler. Je suis allé vers lui, et je l’ai tué de la façon la plus atroce d’une façon dont personne n’a tué personne. Je me suis allongé sur lui, j’ai mis le bout de mon arc dans son oeil valide et j’ai appuyé si fort qu’il est allé jusqu’à la base du cou.
Ensuite, je suis sorti dehors comme une bête sauvage, j’ai repris la route comme un aigle, fuyant pour ma vie.

Retour d’un musulman avec des prisonniers bédouins.
(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VII 1441).27

Quand je suis revenu à Médine, je suis devant quelques sheikhs28 des ansar.
-Par Allah, dirent-ils, c’est Amir ibn Ummayah!
Des enfants entendant cela se ruèrent chez le messager d’Allah pour lui dire mon arrivée.
J’ai lié les pouces des prisonniers avec la corde de mon arc, et le message d’Allah, en voyant cela, a ri si fort que l’on a pu voir ses dents du fond. Puis il m’interrogea et je lui ai dit ce qui s’était passé:
-Bien joué, dit-il.
il alla prier pour ma bénédiction.


§ 500. — Expédition contre Bir Mawna.

Muhammad envoie une expédition qui échoue totalement et s'achève par le massacre de ses participants. Le chef en conçoit une haîne et une volonté de vengeance toutes remarquables.29

Accueil du chef de tribu.
(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VII 1442).30
Abu Bara (...) “le joueur de pointes de lances”, chef des Banu Amir Banu Sasah est venu à Médine auprès du messager d’Allah, et lui offrit un cadeau.
Le messager d’Allah lui dit alors, en refusant l’offre:
-Abu Bara, je n’accepte pas les cadeaux des polythéistes, alors deviens musulman si tu veux que je l’accepte.

Malédiction après le combat.
(Bukhari, Sahih 52/ 69).
Pendant trente jours, l’apôtre d’Allah invoqua Allah pour maudire ceux qui avaient tué ses compagnons à Bir Mawna ; il maudit les tribus de Ral, Dhakwan, et Usayya qui avaient désobéi à Allah et à son apôtre. Il fut révélé au sujet de ceux qui ont été tués à Bir Mawna un verset coranique, que nous avons récité, mais qui a été annulé ensuite. Le verset était:
-Avertis notre peuple que nous avons rencontré notre seigneur. Il est heureux avec nous et il nous a rendu heureux.

(Bukhari, Sahih 56, 19).
Anas ibn Malik a dit:
-L'envoyé d'Allah prononça pendant trente matins des malédictions contre les meurtriers des gens du puits de Mawna, contre Ril, Dhakwan, Usayya, qui s'étaient montrés rebelles à Allah et à son envoyé.
Anas ajoute: un morceau du Coran fut révélé relativement aux gens du puits de Mawna ; nous le récitâmes puis il fut abrogé. C’était:
Apprenez aux nôtres que nous avons rencontré notre seigneur ; il a été content de nous et nous a rendus content de lui.

(Bukhari, Sahih 64/28, 3).
Le prophète avait envoyé pour une affaire, 70 hommes qu’on appelait al Qorra31. Ces hommes rencontrèrent sur leur route des gens de deux tribus des Banu Sulaym, les Ril et les Zakwan, près d’un puit appelé Bir32 Mawna.
-Par Allah, s’écrièrent ces gens-là, ce n’est pas à vous que nous en voulons, nous voulons seulement empêcher le prophète d’obtenir ce qu’il cherche. Là-desus, ils les mirent à mort. Pendant un mois, le prophète fit des voeurs à la prière du matin, et ce fut ainsi que commença le qunut33 que nous n’avions jamais fait auparavant.

(Bukhari, Sahih 64/28,7).
Lorsque Haram ibn Milhan, qui était mon oncle maternel, fut transpercé par la lance le jour34 de Bir Mawna, il prit du sang de la plaie, s’en aspergea le visage en disant:
-J’ai gagné le martyre, j’en jure par le maître de la Ka’ba.

(Waqidi, Livre des expéditions 22).
Le prophète les a envoyé ; ils étaient 70 avec Abu Sayd, ou plutôt seulement 40.

Bir Mawna vu par T. Ramadan.35
(T. Ramadan, Muhammad, vie du Prophète, p.196-7).36
Nombreux furent les musulmans qui furent faits prisonniers, suppliciés ou tués pendant ces années. Tombés dans des embuscades ou simplement vaincus par le nombre de leurs ennemis, ils étaient souvent torturés et mis à mort de façon atroce, et la tradition rapporte leur courage, leur patience et leur dignité devant la mort. Le plus souvent, ils demandaient, à l'exemple de Khubayb ou de Zayd, à pouvoir faire deux cycles de prière avant leur exécution, et ils les prolongeaient par des invocations adressées à Dieu, l’Unique, pour Lequel ils avaient donné leurs biens et leur vie.
Un jour, un dénommé Abû Barâ, de la tribu des Banû Amir, vint à la rencontre du Prophète et lui demanda d'envoyer avec lui une quarantaine de musulmans pour enseigner l'islam à l'ensemble de sa tribu. Muhammad, au fait des alliances locales, exprima sa crainte que ceux-ci ne fussent la cible des autres tribus qui étaient hostiles à l'islam ou avaient établi divers pactes avec les Quraysh. Il reçut l'assurance que ses hommes seraient protégés par les Banû Amir, qui jouissaient d'un prestige sans faille et pouvaient de leur côté s'appuyer sur de nombreuses alliances. C'était néanmoins compter sans les rivalités internes du clan des Banû Amir. Le propre neveu d’Abû Barâ' fit mettre à mort l'éclaireur du convoi des musulmans (qui portait une lettre de la part du Prophète). Puis, lorsqu'il vit que son clan tenait à rester fidèle au pacte de protection offert par son oncle, il mandata deux autres clans qui tuèrent l'ensemble des musulmans, vers Bir al-Maûna, à l'exception de deux hommes qui purent en échapper parce qu'ils étaient allés s'approvisionner en eau. L'un d'eux préféra mourir en combattant l'ennenù et l'autre, 'Amir ibn Umayya, se rendit à Médine pour informer le Prophète du massacre de ses hommes. Sur sa route, il rencontra deux membres des Banû Amir qu'il croyait responsables du guet-apens et les tua en guise de vengeance.


§ 501. — Expédition contre Dhat al Riqa.

Un raid qui est plus circonstancié que les autres: au cours d’une action, Muhammad invente une technique militaire qui concilie la prière et le combat, la religion et la guerre tout ensemble. Le Coran en porte la trace37.

(Bukhari, Sahih 14/ 2735)38

L’apôtre d’Allah nous envoya avec une armée dans le Nadj, et il envoya une partie de cette armée contre l’ennemi.

(Waqidi, Livre des expéditions 27).
Ensuite Muhammad partit avec 400 (ou 700 ou 800) hommes vers le Wadil Shuqra 39.

(Muslim, Sahih 32-3387).

Abu Mûsa a dit : "Nous partîmes en expédition avec le prophète . Nous étions six et nous n'avions qu'un chameau, que nous montions à tour de rôle. Nous avions les pieds déchirés et, pour ma part, j'eus les pieds si abîmés que mes ongles tombèrent. Nous enveloppions nos pieds alors avec des chiffons, c'est pourquoi cette expédition fut dénommée Dhât Ar-Riqâ`40 ".


1. — La “prière de la peur”.


La prière de la peur 41 est une synthèse entre tactique et liturgie, qui montre que la doctrine islamique peut se révéler brillante en matière de questions techniques. Ce type de disposition a dû être très utile dans les premiers temps des invasions musulmanes, quand le nombre élevé de prières et leur caractère quasi-obligatoire se sont avérés de gros défauts tactiques face à des adversaires moins pieux!

(al Qayarawani, Risala malikite 16).42

Pour la prière du danger 43, en voyage, quand les fidèles craignent [les attaques de l']ennemi, l'Imâm se pirtera en avant avec un groupe et laissera un autre groupe faire face à l'ennemi. L'Imâm fera une raka avec un [premier groupe] puis, il restera immobile et debout et les fidèles de ce premier groupe feront personnellement une [autre] raka, puis diront le salut fin~al et iront relever leurs camarades [de l'autre groupe]. Puis, ceux-ci viendront, commenceront la prière en disant : Allâh akbar, derrière l'imâm qui fera avec eux la deuxième raka, dira le takhahhud44 et le salut final; puis ils feront à titre rpparatoire la raka qu'ils ont manauée et ils s'éloigneront. C'est ainsi qu'on procède dans toutes les prières d'obligation divine, sauf pour celle du maghrib45 . Pour celle-ci, l'imâm fait deux rakas avec le premier groupe et une avec le second.
Si l'on n'est pas en voyage, mais en stationnement et que l'imâm préside à la prière en cas de grand péril, il fera pour le dhuhr, le asr et le icha, deux rakas avec chaque groupe. Avant chaque prière, il y aura appel et réappel. S'il y a trop de danger pour procéder ainsi, les fidèles prieront individuellement, comme ils pourront, à pied ou à cheval, en marchant ou en courant, tournés ou non vers la qibla.

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VII 1453-4).46

Il partit ensuite dans le Najd, contre les Banu Muharib et les Banu Thalabah, un groupe des Ghatafan, et il atteignit Nakh. Ce fut l’expédition de Dhat al Riqa. Ils rencontrèrent un certain nombre de Ghatafan ; les troupes se rapprochèrent, mais aucun combat n’eut lieu, parce qu’ils se craignent les uns les autres. Le messager d’Allah dirigea avec les musulmans la “prière de la peur47 ”, et il partit.

(Corpus coranique d'Othman 4/130).
Quand vous parcourez la terre, il n'y a pas de grief à vous faire d'abréger la prière, si vous craignez que les infidèles ne vous tourmentent.
Les infidèles sont pour vous un ennemi déclaré.
Prophète !, quand tu te trouves à la tête des croyants et que tu diriges pour eux la prière, qu'un parti d'entre eux se tienne
debout, à ton côté, et que ceux qui le composent prennent leurs armes!
Quand les croyants se prosternent, qu'ils soient derrière vous qui veillez sur eux!
Que l'autre parti vienne qui n'a pas encore prié et que ceux qui le composent prient avec toi, tandis que les premiers orants48 prendront la garde!
Que ceux-ci prennent garde et prennent leurs armes!
Ceux qui sont infidèles voudraient que vous soyez inattentifs à vos armes et à vos bagages afin de fondre brusquement sur vous.
Il n'est toutefois nul grief à vous faire de poser vos armes, si vous êtes gênés par la pluie ou êtes malades.
Cependant, prenez garde!
Allah a préparé, pour les infidèles, un tourment avilissant quand vous accomplissez la prière, implorez Allah debout, accroupis ou couchés!
Quand vous êtes en sécurité, acquittez-vous de la prière selon le rite normal!
La prière est, pour les croyants, une prescription à temps déterminé.

(ibn Sad, Tabaqat II 74).
Quelqu’un est venu à Médine pour commercer et informa les compagnons de l’apôtre d'Allah que les Anmar et les Thalaba mobilisaient leurs forces contre lui. L’apôtre d'Allah en fut averti. Il nomma Othman ibn Affan49 comme régent à Médine et partit la nuit du dix muharram avec 400 de ses compagnons. On dit aussi qu’ils étaient 700. Il avança jusqu’à atteindre leur territoire à Dhat al Riqa, une montagne... Là, il ne rencontra personne, si ce n’est des femmes, qu’il captura. Parmi elles se trouvait une très belle fille. Les Arabes50 s’étaient réfugiés au sommet des montagnes. Quand vint l’heure de la prière, les musulmans ont craint d’être attaqués, alors l’apôtre d'Allah a accompli les prières de la peur, pour la première fois. L’apôtre d'Allah rentra à Médine.

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois III 219).
Le prophète, après en avoir fini avec les Banu Nadir51, demeura en repos les mois de rabia I, rabia II, et la première moitié du mois de jumada I. Ensuite il fut informé qu'un grand nombre d'Arabes, des Banu Ghatafan, des Banu Muharib et des Banu Thalaba se rassemblaient dans le dessein d'attaquer Médine. Après avoir établi Othman son lieutenant à Médine, il partit avec l'armée, s'enfonça dans le désert et, après huit jours de marche, s'arrêta à un endroit nommé Dhat ar Riqa. Quelques-uns disent que c'est le nom d'une montagne dans le Najd, qui offre l'aspect de lambeaux d'étoffes noires, jaunes, bleues et de toute espèce de couleurs. D'autres disent qu'il y avait là un grand nombre de dattiers et d'autres arbres offrant le même aspect. Les troupes des Arabes étaient réunies en cet endroit et campées non loin de l'armée du prophète. Alors Allah remplit leurs coeurs de crainte, et elles n'osèrent pas quitter leur camp, redoutant le combat. Les deux armées, ayant peur l'une de l'autre, restèrent trois jours en présence. Ensuite les Arabes s'enfuirent, sans avoir combattu. Pendant ces trois jours, le prophète accomplit la prière du danger, et le verset suivant fut révélé :
Lorsque tu fus au milieu de tes soldats et que tu leur fis accomplir la prière, une partie d'entre eux faisaient la prière avec toi sous les armes, etc. 52
Le prophète divisa l'armée en deux corps, dont l'un se rangea en ordre de bataille en face de l'ennemi, et l'autre, placé derrière lui, accomplit avec lui la prière et une seule prosternation. Ensuite il se leva, et le corps qui était en face de l'ennemi vint se mettre derrière le prophète et accomplit avec lui la seconde prosternation. Après avoir prononcé la formule du tekbir53, et après avoir prié, ce deuxième corps s'assit avec lui pour réciter la profession de foi, et puis se leva en prononçant le salut. De cette manière, chaque corps avait accompli une prosternation avec le prophète, et la deuxième en particulier.

(ibn Hisham, Conduite de l'envoyé d'Allah 661-2).
Après l’attaque contre les Banu Nadir, l’apôtre resta à Médine pendant le mois de rabi ul akhir54 et une partie de jumada. Il fit une expédition de pillage dans le Najd, en prenant pour cible les Banu Muharib, les Banu Thalaba des Ghatafan, et s’arrêta à Nakhl. C’était l’ expédition de Dhat al Riqa. Il rencontra une grande troupe des Ghatafan. Les deux forces s’approchèrent, mais il n’y eu pas de combat, parce que chacun craignait l’autre. L’apôtre conduit la “prière de la peur” et il rentra ensuite avec ses hommes.

(Dawud, Hadith 14/ 2737).55
L’apôtre d’Allah envoya un détachement dans le Nadj. J’étais parmi eux et j’ai obtenu de grandes richesses. Notre chef donna à chacun un chameau en récompense. Nous sommes revenus devant l’apôtre d’Allah qui a réparti le butin parmi nous. Chacun a reçu douze chameaux après qu’il ait pris un cinquième...56

(Bukhari, Sahih 64/31, 2)
Salih ibn Khawwat rapporte, d'après ceux qui assistèrent avec l'envoyé d'Allah à la journée de Dhat ar Riqa, que le prophète fit la prière du danger. Une partie des fidèles se mirent en rangs avec lui, tandis que les autres faisaient face à l'ennemi. Le prophète pria avec le premier groupe une raka, puis il s'arrêta et resta debout, et les fidèles de ce groupe achevèrent seuls la seconde raka, puis ils s'en allèrent se mettre en rangs face à l'ennemi. Le second groupe vint alors prendre leur place. Le prophète pria avec eux la raka qui restait à faire de sa prière, puis il s'arrèta et s'assit, pendant que le second groupe achevait une seconde raka. Cela fait, il prononça la salutation finale pour tout le monde.


2. — Vengeance après le meurtre d’une femme.

Parfois, les textes se laissent aller à des moment d’atrocité, toujours proches des rites, jamais loin de la religion. Les mêmes actes considérés sous un angle profane auraient le caractère d’abominations.

(ibn Hisham, Conduite de l'envoyé d'Allah 664-5).

... Nous étions avec l’apôtre dans le raid contre Dhatul Riqa de Nakhl et un homme a tué une femme de l’un des polythéistes. Alors que l’apôtre était sur le chemin du retour, son mari, qui était parti, revint, et apprit la nouvelle de sa mort. Il jura de n’avoir pas de repos avant d’avoir eu sa vengeance sur les compagnons de Muhammad. Il parti sur les traces de l’apôtre, alors que celui-ci avait fait halte. Il demande alors si quelqu’un pouvait assurer la garde de nuit. Un mujahir et un ansar se portèrent volontaires et il leur dit de s’installer au niveau du passage du col, l’apôtre et ses compagnons s’étant installés un peu en contrebas.
Quand les deux partirent sur leurs positions, l’ansar demanda au muhajir quelle partie de la nuit il voulait veiller. Il répondit qu’il préférait être relevé pour la première partie pour aller dormir. Et l’ansar se leva pour prier. L’homme qui les suivait vit la silhouette de l’homme de garde et le reconnaissant, il le frappa d’une flèche. Il l’arracha, la posa et resta debout. Il le frappa alors une deuxième et troisième fois, et chaque fois, il l’arrachait. Puis il se pencha et se prosterna. Seulement après, il réveilla son compagnon (...).
Quand le muhajir vit l’ansar couvert de sang, il lui demanda:
-Par la grâce d’Allah, pourquoi ne m’as tu pas réveillé la première fois que tu as été frappé?
-Je récitais une sourate et je ne voulais pas arrêter avant de l’avoir finie57.


3. — Maux de pieds.


Des détails qui rendent les premiers musulmans si proches, si touchants, si humains. Ce qui s’écrit là, c’est une Histoire qui sent la sueur et les pieds.

(Muslim, Sahih 19/4471).

... nous avons participé à une expédition de pillage avec le messager d’Allah. Nous étions six et nous n’avions qu’un seul chameau que nous montions tour à tour. Nos pieds étaient blessés. Mon pied était si atteint que les ongles étaient partis. Nous avons couverts nos pieds avec des chiffons. C’est ce qu’on a appelé l’expédition des chiffons.

(Bukhari, Sahih 64/31,1).
Abu Musa a dit:
-Nous partîmes en expédition avec le prophète. Nous étions six et nous n'avions qu'un chameau, que nous montions à tour de rôle. Nous avions les pieds déchirés et, pour ma part, j'eus les pieds si abîmés que mes ongles tombèrent. Nous enveloppions nos pieds avec des chiffons. L'expédition recut le nom de Dhat ar Riqa, parce que nous bandions nos pieds avec des chiffons.
Après avoir rapporté ce hadith, Abu Musa regretta de l'avoir dit, en ajoutant:
-Ce que j'en ai fait n'est pas pour parler de moi.
Il semblait offusqué qu'un de ses actes fut divulgué.


§ 502. — Expédition d’al Qurta.

Muhammad envoie une expédition mineure contre les Bakr ibn Kilab.58

(Waqidi, Livre des expéditions 56).

Muhammad envoya 30 hommes sous le commandement de Muhammad ibn Maslama contre les Bakr ibn Kilab ; le butin était constitué de 150 chameaux et 3000 moutons.


§ 503. — Expédition contre les Khatam: la geste sanglante d’Ali.

Un des plus anciens textes musulmans converse la trace d’un affrontement dont on a du mal à fixer la date. Ce n’est peut-être qu’un combat-type, sorte d’abstraction, mettant surtout en scène Ali, dans une suite de duels à l’allure tribale, arabe et archaïque. Le ton est assez différent de la littérature de combat habituelle.

(Wahb b. Munabbih, Sira et Maghazi de l’Envoyé d’Allah PB 17).59

Et les Khatam se sont encore opposés au prophète, et ils se disaient:
-L’affaire de cet homme s’est répandue, a gagné de l’importance et a pourri les Arabes. Autour de lui, des gens se sont rassembles, avec lesquels il en a attaqué d’autres. Comme ils les attaque, il nous attaquera aussi.
Ils se réunirent et ils donnèrent le commandement à un homme appelé al Harith. Celui-ci s’élança avec les gens de sa maison, sa descendance et 500 hommes des Khatam pour combattre.
Cela vint aux oreilles du prophète et il alla vers les Muhajirun et les Ansar et leur fit savoir cela.
Ils dirent:
-Envoyé d’Allah, permet nous de sortir les affronter avant que al Harith ne nous attaque.
Il répondit:
-Contre eux un homme va partir, qui a pris Allah comme garant de la victoire. Il attaque et ne fuit pas, il aime Allah et son envoye et Allah et son prophète l’aiment bien.
Aussitot il se tourna vers Ali, et dit:
-Ô Abu Hasan, veux tu soritr attaquer ces gens?
-Oui, Ô envoyé d'Allah.
Alors il choisit pour lui 150 hommes de ses compagnons.
Ensuite, Al Abbas arriva qui dit:
-Tu envoies Ali avec 150 hommes de tes compagnons contre 500 hommes des Khatam ... les plus courageux .Et avec eux, il y a les héros des tribus des Arabes, et les chevaux les plus puissants.
Le prophète répondit:
-Allah sait ce que tu as voulu dire, et il a entendu ton discours... va se battre pour ton neveu et lui donner la victoire, à eux un jeune homme... qui s’il voulait detruire Gog et Magog, il devrait pouvoir les détruire, et Allah est de son côté.
Ali se mit en route, et a la fin, il poussa ses hommes en avant. Quand ils s arretèrent au niveau du champ de bataille, ils se mirent en ligne et les soldats se placèrent dans leurs unités...
Alors al Harith arriva entre les deux lignes et dit:
-Ô hommes, Muhammad est il avec vous.
Ils répondirent:
-Il y a ici le frère de Muhammad!
Il dit:
-Qu’il se présente contre moi, et ne mette personne entre nous deux.
Ali s’avanca et aussi le neveu de Harith, qui s appelait Nim, qui se présenta.
-Ô Ali, tu recontres un chef aux belles actions, un chef genereux, qui dans la bataille n’a peur de rien, un chef de Khatam, qui attend un loup bien connu. Qui me rencontre rencontre un jeune tyran, qui attaque ses adversaires. Sauve-toi, ainsi tu seras sauf.
Ali alors répondit:
- Toi qui as fait un discours dans lequel tu as fais un serment, tu rencontres un adversaire qui es comme un âne sauvage et comme un lion, qui chasse le chagrin de ses hommes et qui est un sabre qui inflige de nombreuses plaies. Je suis Ali et je vais contre les Khatam. Je vais apporter de l’aide à la religion d Allah jusqu’à ce que j ‘inflige le coup mortel.
Ils s affrontèrent ; ils se touchèrent deux fois et Ali lui donna un coup... qui ... de son sang.
Et ensuite il cria:
-Il y a un autre combattant?
... et Ali commenca à parler.. et Ali commenca à parler après l’avoir tué.
-Ô Nim, comment as tu trouve mon coup. Il etait pour moi une guérison et a mis une fin à mon chagrin. J ai contente tous mes parents. Je suis Ali, racontez partout mon assaut. Il y a un autre combattant?
Un frere du jeune homme l’affronta alors et il commenca à déclarer:
-Je jure par Allat et al Uzza que moi... aussi longtemps?... attaque, je ne dormirai pas. Je fais faire plaisir a une soeur chez laquelle... avec ça il le regrettera.
Ali lui répondit:
-Adresse-toi a moi par mon surnom, ainsi je jure par mon seigneur...vous allez vous rendre à Allah. Ô vengeur, le lion arrive contre eux.
Ils s’afrontèrent. Deux coups suivirent. Ali lui donna un coup qui le tua. Et il déclara alors:
-Allah l’a abandonné. Venez donc pour le briser, parce que Allah ne déshonore pas celui qui lui est reconnaissant. Il y a quelqu’un qui grogne de rage?
Il ajouta:
-ll y a un autre combattant?
Alors survint un gendre du jeune homme, qui était le fils d’al Harith, le chef de l’armée. Il comptait pour 100 cavaliers à lui seul et se mit à dire:
-Je vais donner à Allat une vraie victoire sur ceux qui vont venir, comme un héros guerrier, qui donne les coups avec un sabre brillant qui tranche ô combien!
Ali lui répondit:
-Ici tu as une boisson mortel, un vase dont le contenu tue tout de suite, dont le mélange est amer et imbuvable. Si l’adversaire est digne de moi, je lui fracasse le crâne et je lui tranche la jambe.
Ils s’attaquèrent l’un l’autre. Deux coups se suivirent et Ali lui donna un coup qui lui ouvrit le côté droit. Et il lui donna avec son sabre un second coup qui le tua et il se mit a dire:
-Allah ne nous abandonne pas et il nous donne la victoire. Louange à toi, dieu fort et puissant.


§ 504. — L’expédition des Banu Sulaym.

Muhammad lance encore ses troupes dans une attaque contre les puissants Banu Sulaym, qui se débarrassent rapidement des assaillants.60

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois III 265).

D'abord, le prophète envoya Abdallah ibn Abul Awja, des Banu Sulaym, à la tête de cinquante hommes, pour attaquer les Banu Sulaym61. Ceux-ci prirent les devants, tombèrent à l'improviste sur ces cinquante musulmans, et les massacrèrent. Quelques-uns disent qu’Abdallah ibn Abul Awja, échappa à la mort.

(ibn Sad, Tabaqat II 153).
L’apôtre d'Allah envoya ibn Abu al Awja al Sulami avec 50 hommes contre les Banu Sulaym. Il s’en alla dans leur direction. Mais un de leurs espions, qui était avec lui, alla de l’avant pour les avertir. Ils se rassemblèrent et quand ibn Abu al Awja les rejoignit, ils étaient prêts à le recevoir. Il les invita à se soumettre à l’islam. Ils dirent alors:
-Nous n’avons pas besoin de ce que tu nous parles.
Alors ils lui lançèrent des flèches pendant une heure entière. Leurs alliés commencèrent à s’infiltrer et finalement, ils les encerclèrent. Les gens combattirent bravement jusqu’à ce que la plupart fut hors de combat. ibn Abu al Awja fut blessé tandis que les autres étaient massacrés. Alors il s’efforça de rejoindre l’apôtre d'Allah...

(Bukhari, Sahih 56/9, 1).
Anas a dit: Le prophète envoya des gens des Banu Sulaym au nombre de soixante-dix, vers les Banu Amir. Lorsqu'ils furent arrivés, mon oncle maternel dit aux autres:
-Je vais prendre les devants vers eux ; s'ils me promettent la sécurité, en sorte que je puisse leur faire parvenir les enseignements du prophète, tout va bien sinon, vous vous tiendrez près de moi. Il s'avança donc vers les infidèles, et ils lui promirent la sécurité. Puis, pendant qu'ils les entretenait du prophète, à un signal, l'un d'eux lui transperça le corps de sa lance. Il poussa un cri:
-Allah est le plus grand! à moi le triomphe, par le maître de la Ka’ba.
Puis les infidèles se jetèrent sur ses compagnons et les massacrèrent. Un seul échappa, un boîteux qui grimpa dans la montagne.
-Je crois bien, dit un des rawis62 , qu'il y en eut un autre encore avec lui.
Alors Gabriel informa le prophète que ces braves avaient rencontré Allah, qu'il avait été content d'eux, les avait rendus contents de lui ; et nous récitions alors ce passage du Coran, abrogé par la suite :
Apprenez aux nôtres que nous avons rencontré notre Seigneur ; il a été content de nous, et nous a rendus contents de lui.
Et, quarante matins, le prophète prononça des malédictions contre les infidèles, Ril, Dhakwan, les Banu Lihyan, les Banu Usayya qui s'étaient montrés rebelles à Allah et à son envoyé.


§ 505. — Expédition contre Dhul Qassa.

Muhammad envoie un commando attaquer les Banu Thalaba et Uwal, mais ceux-ci ripostent avec efficacité contre les assaillants.63

(Waqidi, Livre des Expéditions 37).

Dix guerriers musulmans sous le commandement de Muhammad ibn Maslama se rendirent au point d’eau des Banu Thalaba et Uwal pour les attaquer. Mais ils se virent encerclés, dans leur sommeil par une centaine d’hommes. Ils furent tués et dénudés. Muhammad resta comme mort sur le champ de bataille.

(ibn Sad, Tabaqat II 105).
L’apôtre d'Allah envoya Muhammad ibn Maslama avec dix hommes contre les Banu Thalaba et les Banu Uwal, une partie des Banu Thalaba qui habitaient à Dhul al Qassa, à une distance de 24 milles de Médine, sur la route de al Rabadha. Ils arrivèrent de nuit. L’ennemi avait 100 hommes. Ils les ont cerné. Les deux groupes échangèrent quelques flèches pendant une heure, et les Arabes64 attaquèrent avec leurs lances et les tuèrent. Muhammad ibn Maslama reçut une blessure. Son coude ne pouvait plus bouger. Ils lui enlevèrent ses vêtements. Plus tard, un musulman passa près de Muhammad ibn Maslama. Il l’emporta à Médine. L’apôtre d'Allah envoya Abu Ubayda65 ibn al Jarrra avec 40 hommes à l’emplacement du combat. Là, ils ne trouvèrent personne d’autre que des chameaux et des chèvres dont ils s’emparèrent, et rentrèrent.


§ 506. — Deuxième expédition de Dhul Qassa.

C’est une petite expédition de pillage66 , très banale, qui n’apporte presque rien pour le communauté musulmane. Le site de Dhul Qassa avait juste avant été l’objet d’une attaque qui avait échouée: Muhammad ne pouvait se permettre de perdre la face.

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VIII 1554).67
Le messager d’Allah envoya une expédition de pillage sous la direction de Abu Ubaydah, à Dhu al Qassah, avec 40 hommes. Ils ont marché de nuit et atteint Dhul Qassah juste à l’aube. Ils ont pillé les habitants, qui se sont enfuis dans les montagnes, ont pris du bétail, des vêtements, et un seul homme. Il est devenu musulman et le messager d’Allah l’a donc libéré.

(Waqidi, Livre des expéditions 38).
Dans la région des Banu Muharib et Thalaba, Ammar, il y avait une sécheresse mais il arriva une pluie de al Mawas jusqu’à Taghlamayn ; ils suivirent cette pluie.
Contre eux, Muhammad envoya Abu Hubayda avec 40 hommes. Ils partirent après le coucher du soleil et avancèrent pendant la nuit et arrivèrent à l’aube à Dhul Qassa, chez leurs ennemis. Mais ceux-ci s’enfuirent dans les montagnes. Un seul a été capturé. Plus tard, il a été libéré car il accepta l’islam. Du bétail et quelques objets ont été emportés.

(ibn Sad, Tabaqat II 106).
L’apôtre d'Allah envoya Abu Ubayda avec 40 musulmans. Ils accomplirent la prière du couchant68 et marchèrent contre eux69. Ils ont atteint Dhu al Qassah, alors qu’il faisait encore nuit, avant le matin. Ils les attaquèrent et les forcèrent à se réfugier dans les montagnes. Il captura un homme qui se soumit à l’islam, et qu’il libéra donc. Il captura aussi certains de leurs chameaux et leurs biens, et les amena jusqu’à Médine. L’apôtre d'Allah, après s’être réservé sa part, fit le partage entre eux.


§ 507. — Expédition d’al Ghamr.

C’est une expédition de pillage mineure 70, qui n’apporte qu’un grand troupeau de chameaux aux brigands de Médine.

(Waqidi, Livre des expéditions 36).

Muhammad a envoyé 40 hommes sous le commandement de Ukkasha ibn Mikhsam contre les Banu Asad Banu Khuzayma. Pourtant ceux-ci étaient déjà en alerte et s’étaient réfugiés dans les hauteurs. Il apprit par celui-ci que les Banu Asad s’étaient enfuis mais qu’il y avait certains de leurs parents qui gardaient des chameaux à proximité.
Ukkasha trouva leur camp près d’une vallée sèche... Les musulmans se précipitèrent sur eux, prirent les 200 chameaux ; les nomades s’enfuirent et on ne les poursuivit pas71.

(ibn Sad, Tabaqat II 105).
L’apôtre d'Allah envoya Ukkasha ibn Mishan à al Ghamr avec 40 musulmans. Il se prépara et se mit en mouvement rapidement. L’ennemi flaira le danger, s’enfuit et s’installa dans les hautes terres, pensant que leurs maisons n’étaient plus en sûreté. Il envoya Shuja ibn Wahb en avant-garde. Il vit les empreintes de pas des chameaux. Ses hommes s’emparèrent d’un espion à qui ils accordèrent la grâce. Il les conduisit vers les chameaux de ses cousins. Ils les attaquèrent et s’emparèrent de 200 chameaux. Ils libérèrent l’espion et conduisit les chameaux à Médine. Ils allèrent voir l’apôtre d'Allah. Il n’y a pas eu de combat.


§ 508. — Expédition contre les Banu Lihyan.

L’expédition est d’envergure, cette fois-ci: il s’agit de laver un affront précédent.72 Les cibles sont une antique tribu du nord de l’Arabie, en contact avec la Syrie73 . L’affaire n’apporte pas de résultat tangible, mais la démonstration stratégique a surtout pour but d’impressionner les autres tribus et les Mecquois.


(ibn Hisham, Conduite de l'envoyé d'Allah 718).
... six mois après la conquête des Qurayza74, il partit à l’attaque contre les Banu Lihyan, pour venger ses hommes tués à al Raji, Khubayb ibn Adiy et ses compagnons. Il fit comme s’il allait en Syrie75 pour prendre les gens par surprise. Il dépassa Ghurab, une montagne près de Médine, sur la route de Syrie, puis Mahis, al Batra ; il tourna à gauhe et passa Bin, Sukhayratul Yaman puis les traces de la grande route de la Mecque. Il accéléra la cadence jusqu’à arriver à Ghuran, les terres des Banu Lihyan (...). Il vit que les gens avaient été avertis et s’étaient réfugiés sur de fortes positions dans la montagne. Quand l’apôtre se rendit compte qu’il avait échoué à les prendre par surprise, comme il l’escomptait, il dit:
-Si nous allons vers Usfan, les Mecquois vont croire que nous voulons aller à la Mecque.
Alors il partit avec 200 cavaliers jusqu’à Usfan, et là, il envoya deux cavaliers de ses compagnons jusqu’à Kura ul Ghamin. Alors, il rebroussa chemin.

(Waqidi, Livre des expéditions 34).
Muhammad ressentit une douleur profonde à cause du sort des martyrs de Bir Mawna et il préparait sa vengeance. Il partit avec 200 hommes et 20 chevaux...
Les Banu Lihyan avaient eu vent de son approche et s’étaient enfuis dans les montagnes.

(An Nawawi, Le Jardin des Vertueux 1309).
Selon Abu Sa'îd Al Khudri, le messager d'Allah envoya une expédition militaire contre les Banu Lihyan. Il dit :
-"Qu'un homme sur deux prenne part à cette expédition et le salaire en sera partagé entre les deux".
Dans une autre version de Muslim : "Qu'un homme sur deux sorte".
Puis il dit à celui qui est resté à l'arrière :
-"Celui d'entre vous qui remplace en bien dans sa famille et ses biens celui qui sort, aura la moitié du salaire de celui qui sort".

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VII 1501).76
...Sa route lui conduisit directement psur la route principale de la Mecque. Il passa vite et fit halte à Ghuran, où se trouvent les tentes des Banu Lihyan. Ghuran est une vallée entre Amaj et Usfan, s’étendant vers un village appelé Sayah. Il vit qu’ils étaient en alerte, et qu’ils avaient pris de solides positions dans les montagnes.. Alors l’apôtre d’Allah fit halte à cet endroit et manqua de les prendre par surprise.

(ibn Sad, Tabaqat II 97).
Alors il proclama qu’il fallait aller vers la Syrie, et la nuit du croissant du mois de rabi al awwal, alors que personne ne s’y attendait77 , il mobilisa une force de 220 chevaux. Il laissa derrière lui à Médine Abdallah ibn Umm Maktum comme régent. Il marcha rapidement jusqu’à la vallée de Ghuran, près de Usfan, le lieu où ses compagnons avaient souffert78, à 5 milles. Il demanda la grâce divine pour eux, et pria pour eux. Les Banu Lihyan le surent et s’enfuyèrent sur les sommets de leurs montagnes. Donc il ne trouva aucun d’entre eux. Il s’arrêta un ou deux jours et envoya des raids dans toutes les directions. Mais ils ne découvrirent personne. Il alla à Usfan et envoya Abu Bakr avec 10 cavaliers pour que les Quraysh s’en rendent compte et soient terrorisés.


§ 509. — L’attaque de Dhu Qarad.

Pour une fois, la tribu des musulmans ne sont pas à l’origine du combat: des bédouins ont razzié un troupeau médinois, propriété personnelle de leur chef.79 La réplique doit être spectaculaire, et Muhammad envoie une troupe importante à la poursuite des voleurs . La suite est l’occasion de beaux combats, décrits avec précision et passion.

(ibn Hisham, Conduite de l'envoyé d'Allah 720-22).
L’apôtre passa seulement quelques jours à Médine quand Uyayna ibn Hisn (...) avec de la cavalerie des Ghatafan fit une razzia dans le troupeau des chamelles de l’apôtre, à al Ghaba. Un homme des Banu Ghifar, qui avait sa femme avec lui, était en charge des chamelles. Ils le tuèrent et emportèrent sa femme avec les chameaux. (...)
L’appel à l’aide d’ibn ul Akwa atteint l’apôtre et il ordonna de proclamer l’alarme à Médine et la cavalerie se rallia à lui. Le premier cavalier à arriver fut al Miqdad ibn Amir. (...)
Quand ils furent assemblés, autoru de l’apôtre, il mit à leur tête Sad ibn Zayd, selon mes informations, et leur dit de partir à la poursuite de cette bande avant que lui-même ne les attrape avec toute l’armée.
(...)
Ukasha rattrapa Awbar et son fils Amir qui montaient le même chameau, les transperça du même coup de lance, les tuant d’un seul coup. Ils récupérèrent une partie des chamelles. L’apôtre alla plus en avant et ils s’arrêtèrent à la montagne de Dhul Qarad, et les hommes le rejoinrent là-bas, et il fit halte pour un jour et une nuit. Salama ibn al Akwa demanda s’il pouvait partir avec cent hommes et récupérer le reste du troupeau, et trancher les têtes de ces hommes. J’ai entendu ce que l’apôtre a dit:
-En ce moment, ils sont servis pour le banquet du soir parmi les Ghatafan.
L’apôtre distribua un chameau à manger parmi chaque centaine d’hommes et après quelque temps, il retourna à Médine.

(Waqidi, Livre des expéditions 35).

... les 20 chamelles de Muhammad se trouvaient à al Baysa (...)
Quand le bétail, le soir, fut rassemblé, abreuvé, et trait, nous nous sommes endormis ; soudain, Ujaina se précipita sur nous avec 40 cavaliers.

Je 80 courrai à pied comme un animal sauvage derrière les ennemis et je tirai des flèches sur eux, et quand ils se sont tournés pour m’attaquer, je me suis enfuis vers un endroit inaccessible, et je leur tirai encore dessus dès que je pouvais en disant:
-Attendes un peu jusqu’à ce que nos cavaliers vous capturent.
Je répétais ce jeu sans cesse, jusqu’à ce que j’arrive avec eux à Dhu Qarad.
Là, tard le soir, le prophète et sa cavalerie m’a rejoint ; je lui ai fait remarquer que les ennemis avaient soifs et qu’ils ne trouveraient pas d’eau à proximité. Avec 100 hommes je pourrai le enlever le butin et les faire prisonniers.
Au début, il était enclin à accepter puis il dit:
-Il sont déjà en sécurité chez les Ghatafan.
(...)
Entretemps, les appels au secours étaient arrivés chez les Amir ibn Awf ; il arriva sans cesse de nouvelles troupes à cheval, à pied, à chameaux, sur des ânes, qui toutes rejoignaient Muhammad à Dhu Qarad. Dix chameaux ont été enlevés aux ennemis.
(...)
Les musulmans se rassemblèrent et Muhammad fit la prière du matin.
(...)
Muhammad resta un jour et une nuit à Dhu Qarad, pour obtenir des informations. Il y avait 500 et 600 hommes et pour chaque centaine, il donna un chameau à manger.
(...)
Sans terminer l’ablution, je 81 partis à cheval habillé avec une burda82. Le prophète cria:
- Au secours! au secours!
Je rattrapais al Miqdad, et quand j’ai appris de lui que Mikraz avait été tué par Masada, et je jurai que j’allais le venger ou mourir.
Nous avons chevauché ensemble, et ensuite, je pris de l’avance parce que mon cheval était meilleur, je rattrapais Masada, je lui brisai les vertèbres d’un coup de lance et il tombe mort à terre.
Ensuite, je le couvrai de ma cape, je prenais son cheval par la bride et je continuai la poursuite. Quand les autres arrivèrent, et virent ma cape sur le mort, ils ont eu peur mais Muhammad les calma en disant que ce n’était pas moi mais un ennemi que j’avais frappé.
Je recevais le butin et le cheval de Masada ; le butin devait m’être rendu par Sad ibn Zayd, qui se l’était approprié.
Quand Muhammad me vit, il dit:
-Allah te bénisse, tes cheveux et ta chair!
Une flèche m’avait atteint au visage ; il cracha sur la blessure et elle guérit sans s’infecter.

(Bukhari, Sahih 64/37).
Yazid ibn Abu Obayd a entendu Salama ibn El Akwa dire:
J'étais sorti83 avant l'appel à la première prière. Les chamelles laitières de l'envoyé d'Allah étaient au pâturage de Dhut Qarad. Un esclave de Abderrahman ibn Awf me rencontra alors et me dit :
-On a pris les chamelles laitières de l'envoyé d'Allah.
-Et qui les a prises? demandai-je.
-Les Ghatafan, me répondit-il. Je poussai aussitôt par trois fois le cri de :
-Ya sebahah!
et me fis entendre dans tout l'espace qui est entre les deux laba84 de Médine. Ensuite je me précipitai droit devant moi et réussis à atteindre les ravisseurs qui se mettaient à puiser de l'eau pour boire. Je me mis à leur décocher des flèches, car j'étais un habile archer, et je leur dis :
-Je suis ibn al Akwa ; aujourd'hui c'est le jour des pillards ; puis je continuai à faire des rajaz85 , jusqu'à ce que je leur eus pris toutes les chamelles laitières et enlevé trente manteaux. A ce moment arriva le prophète avec ses troupes.
-prophète d’Allah, lui dis-je, j'ai empêché ces gens-là de boire ; ils ont altérés, envoie donc à leur poursuite immédiatement.
-Ô ibn al Akwa, me répondit-il, tu as été vainqueur ; sois indulgent.
Nous revinmes alors, l’envoyé d'Allah m’ayant pris en croupe sur sa chamelle, et nous rentrâmes à Médine.

(Bukhari, Sahih 56/166).
Salama a dit: étant sorti de Médine, je me dirigeai vers al Ghaba. Arrivé au col d’al Ghaba, je rencontrai un jeune serviteur d’Abd er Rahman ibn Awf :
-Eh là! qu'as-tu? lui dis-je.
-On vient de voler les chamelles du prophète, me répondit-il.
-Et qui sont les ravisseurs?
-Ce sont des gens de Ghatafan et de Fazara.
Alors, à trois reprises, je me mis à pousser le cri:
-A l'incursion! à l'incursion!, de façon que l'on m'entendit d'une plaine rocheuse à l'autre.
Puis je hâtai ma marche pour rejoindre les incurseurs, qui avaient déjà enlevé les chamelles. Je me mis à leur décocher des flèches, en criant :
-C'est moi, ibn al Akwa , et c'est le dernier jour de la canaille!
J'arrivai à reprendre les bêtes de leurs mains, avant qu'ils eussent pu boire ; et je m'en revins, poussant le troupeau devant moi. Le prophète me rencontra eu chemin. Je lui dis:
-envoyé d'Allah! l'ennemi était altéré ; mais je les ai trop pressés pour qu'ils pussent boire à leur soif! Envoie à leur poursuite!
-ibn al Akwa, me répondit-il, tu t’es comporté en maître ; maintenant, montre-toi pitoyable ; l’ennemi est déjà à l’abri parmi les siens.

(ibn Sad, Tabaqat II 99-100).
Les chamelles laitières de l’apôtre d'Allah, au nombre de 20, paissaient à al Ghabah. Abu Dharr était avec elles. Uyaynah ibn Hisn mena une attaque surprise de nuit avec 40 cavaliers et emporta les chamelles, en tuant aussi le fils d’Abu Dharr. Il y eut alors des cris, des hurlements:
- Al faza al faza!86.
On proclama ensuite:
-Ô armée d’Allah! A cheval!
C’est la première fois que ces mots furent prononcés.
L’apôtre d'Allah monta sur son cheval, surgit au matin, portant un casque de fer et il attendit. Le premier à apparaître fut al Miqdad ibn Amir qui avait une cotte de maille, un casque et son sabre tiré. L’apôtre d'Allah accrocha une bannière à sa lance et dit:
-Avancez jusqu’à ce que vous trouviez les armées. et je vous suivrai juste derrière.
L’apôtre d'Allah laissa derrière lui Abdallah ibn Umm Maktum en charge de Médine. Il laissa aussi Sad ibn Ubada à la tête de 300 cavaliers pour garder Médine.
(...)
J’ai marché87 et atteint l’arrière-garde de l’ennemi. Abu Qatada a tué Masadah et l’apôtre d'Allah lui a donné le cheval de Masadah et ses armes. Ukkasha ibn Mihsan a tué Athar ibn Amir ; Al Miqdad ibn Amir a tué Habib ibn Uyayna et Qirfah ibn Malik. Parmi les musulmans, Muhriz ibn Nadlah a été tué ; c’est Masadah qui l’a tué.

(Muslim, Sahih 32-3371).
Salama ibn Al 'Akwa a dit : Je partis avant qu'on appelât à la prière de fajr 88, les chamelles laitières de l'envoyé d'Allah étaient au pâturage de "Dhû Qarad". Un serviteur de Abdurrahmân ibn 'Awf me rencontra et me dit :
-"On a pris les chamelles laitières de l'envoyé d'Allah !".
- "Qui les a prises?", lui demandai-je.
- "Des gens de Ghatafân".
Alors, à trois reprises, je me mis à pousser ce cri :
-"Au secours!" au point que je fis entendre les habitants des deux côtés couvertes de pierres noires89 de Médine, puis, je hâtai ma marche pour les rejoindre les gens de Ghatafân à Dhû Qarad où ils abreuvaient les animaux. Etant archer, je pris mon arc et je leur décrochai des flèches en m'écriant :
- "C'est moi le fils d'Al 'Akwa`. Et c'est le dernier jour de la canaille".
Je réussis à leur reprendre les chamelles, et en plus je leur pris trente manteaux! A ce moment, le prophète arriva, accompagné d'une foule de gens et je lui dis :
-"Ô envoyé d'Allah, je les ai empêchés de boire et ils sont assoiffés. Envoie maintenant des hommes à leur poursuite".
- "Ô Ibn Al 'Akwa`, répondit le prophète, tu t'es comporté en maître, montre-toi donc pitoyable!".
Puis nous revînmes et l'envoyé d'Allah me prit en croupe sur sa chamelle jusqu'à notre entrée à Médine.


§ 510. — Expédition d’al Is.

Une caravane des Mecquois, venant de Syrie, est interceptée sans difficulté par une bande de musulmans, conduite par Zayd, l’affranchi et factotum de Muhammad.90

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VIII 1555).91
Un groupe de pilleurs conduit par Sayd ibn Haritha est allé à al Is. Pendant cette attaque, les biens d’Abu al Ash ibn al Rabi ont été raflés. Il demanda à la fille du prophète Zeyneb de lui accorder sa protection, et elle le fit.

(ibn Sad, Tabaqat II 107).
L’apôtre d'Allah apprit qu’une caravane des Quraysh venait de Syrie. Donc, l’apôtre d'Allah envoya Zayd ibn Haritha avec 170 cavaliers pour l’intercepter. Ils s’en emparèrent avec tout ce qui était dedans, comme une grande quantité d’argent appartenant à Safwan ibn Umayya et capturèrent tous ceux qui étaient dans la caravane, dont Abu al As ibn al Rafi.


§ 511. — Expédition contre al Tharaf.

Très modeste expédition, aux résultats infimes, qui n’est mentionnée par les sources qu’à cause des scrupules des historiens musulmans: rien ne doit manquer de toutes les activités mohammédiennes, y compris les plus futiles ou méprisables92. Zayd est à nouveau désigné pour diriger cette action de “commando”.


(Waqidi, Livre des expéditions 40).
Zayd attaqua avec 15 hommes les Banu Thalaba à al Tharaf et captura 20 chameaux et moutons, avec lesquels ils revinrent contents après une absence de 4 jours.
Arabes s’étaient enfuis en croyant qu’ils avaient été attaqués par Muhammad lui-même ; ensuite, ils poursuivirent Zayd, mais sans le rattraper.

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VIII 1555).93
Cette année, un groupe de 15 hommes partit en expédition, conduit par Zayd ibn Haritah, pour Tharaf, contre les Banu Thalaba. Les bédouins s’enfuirent, craignant que le messager d’Allah ne soit contre eux. Zayd prit 20 chameaux de leurs troupeaux. Il était parti pour 4 nuits.

(ibn Sad, Tabaqat II 108).
L’apôtre d'Allah envoya Zayd ibn Haritha à al Taraf, qui est une source près de al Mirad, avant al Nukhayl (...). Il partit avec 15 hommes à la rencontre des Banu Thalaba. Il trouva des chameaux et des chèvres mais les al Arab avaient déjà fui.. Zayd revint à Médine le matin, avec 20 chameaux. Il n’a pas eu à combattre, et resta absent pour 4 nuits.

§ 512. — Expédition contre Hisma.

Cette fois-ci, l’appât du gain n’est pas le moteur de l’expédition : Muhammad obéit à des mécanismes archaïques et viscéraux, ceux de la vengeance. Mais l’initiative rapporte finalement un fort butin94.

(Waqidi, Livre des expéditions 41).
Le début de l’incident fut le moment où Dihyah al Kalbi revint de la cour du César, qui avait présenté à Dihyah des présents, marchandises et vêtements. Quand Dihyah atteignit Hisma, des hommes des Judham l’interceptèrent et lui volèrent tout, ne le laissant avec rien.
(...) Puis quelques hommes des Banu Subayb leur ont ensuite enlevé leur butin, et l’ont rendu à Dihyah, qui ainsi arrive à Médine sans perte.
Il vint voir le messager d’Allah avant de rentrer chez lui, et l’en informa. Le messager d’Allah envoya ensuite Zayd à Hisma.

(ibn Sad, Tabaqat II 108).
Il envoya Zayd ibn Haritha avec 500 hommes et renvoya Dihyah avec eux. Zayd voyagea de nuit et resta caché le jour. Il avait comme guide un homme des Banu Udhrah qui les conduisit jusqu’à les mener à bon port le matin. Les hommes de Zayd les pillèrent et en tuèrent quelques uns, leur apportant la panique, et tuant aussi al Hunayd et son fils. Ils ont capturé leurs troupeaux et les chameaux, et leurs femmes ; 1000 chameaux, 5000 chèvres, et 100 femmes et enfants comme prisonniers95 .


§ 513- Expédition contre les Banu Mustaliq.
C’est une belle expédition que celle-ci tenue pour exemplaire dans l’historiographie musulmane: elle est couronnée de succès et se solde par un abondant butin en femmes : leur sort est peu enviable, mais elles restent, comme on le verra, l’objet de toutes les attentions. C’est l’occasion de rappeler que le viol est une tactique guerrière classique, dont les armes seules changent , et un crime de guerre de nos jours.96

(Muslim, Sahih 32-3260).97

Abdullah ibn 'Omar a dit : "D'après Nâfi, le prophète fit une expédition contre les Banû Al Mustaliq et les surprit au moment où ils abreuvaient leurs troupeaux; il tua un certain nombre de combattants et emmena quelques captifs; ce fut ce jour-là que le prophète captura Juwayriya. C'est Abdullah ibn 'Omar qui faisait partie de cette expédition, qui m'a transmis ce hadîth".


1. — L’attaque surprise.


C’est le premier point remarquable de l’expédition: Muhammad s’est senti délivré de toute règle. Il attaque sans prévenir, dans le but de s’emparer du butin le plus considérable. Ce qui ailleurs serait considéré comme odieux est ici vanté et tenu comme exemple.

(Bukhari, Sahih 49/13,2).
ibn Awn a dit: j’avais écrit à Nafi ; il me répondit également par écrit que le prophète avait fait une expédition contre les Banu Mustaliq et les avait surpris au moment où ils s’abreuvaient leurs troupeaux, qu’il avait tué un certain nombre de combattants et emmené leurs enfants en captivité ; ce fut ce jour-là que le prophète prit Juwayra.
-C’est Abdallah ibn Omar, ajouta t-il, qui m’a raconté ce fait et il faisait partie de l’expédition.

L’absence d’ultimatum.
(Muslim, Sahih 19, 4292).

... j’ai écrit à Nafi pour lui demander s’il était nécessaire de proposer aux infidèles une invitation à accepter l’islam avant de les combattre. Il m’a écrit dans sa réponse que c’était nécessaire (seulement) dans les premiers temps de l’islam. Le messager d’Allah a fait une attaque contre les Banu Mustaliq alors qu’ils n’étaient pas prévenus et que leur bétail s’abreuvait. Il a tué ceux qui combattaient et a capturé les autres.... Nafi a dit que cette tradition a été racontée par Abdullah ibn Umar qui faisait lui-même partie des troupes qui ont pillé.

(Muslim, Sahih 19/ 4292).98
L’envoyé d’Allah fit une expédition sur le Banu Mustaliq alors qu’ils ne s’y attendaient pas, et que leur bétail buvait ; il tua ceux qui avaient combattu, et captura les autres.

(Bukhari, Sahih 46/ 717).99
... le prophète avait brusquement attaqué les Banu Mustaliq sans avertissement alors qu’ils étaient sans crainte et que leur bétail s’abreuvait aux points d’eau. Les hommes combattants ont été tués et les femmes et enfants pris comme captifs...

Le combat.
(ibn Hisham, Conduite de l'envoyé d'Allah 725-6).

L’apôtre resta à Médine pendant la fin de jumadal akhira et rajab ; puis il attaqua les Banu al Mustaliq au mois de shaban, dans la sixième année de l’hégire.
L’apôtre reçut des informations selon lesquelles les Banu Mustaliq se rassemblaient pour aller contre lui, leur chef étant al Harith ibn Abu Dirar (...).
Quand l’apôtre apprit cela à leur sujet, il partit les rencontrer à un de leurs points d’eau appelé al Muraysi en direction de Qudayd, vers le rivage. Il y eut un combat, et Allah mit les Banu Mustaliq en fuite, tua une partie d’entre eux, donna à l’apôtre leurs femmes, leurs enfants, et leurs biens comme butin. Un musulman (...) Hisham ibn Subaba fut tué par un homme des auxiliaires, qui pensait que c’était un ennemi et qui le tua par erreur.

Le butin.
(Waqidi, Livre des expéditions 29).

... les hommes prisonniers, on les ligota et on les mit sous la surveillance de Burayd ibn al Khusayb, leurs ustensiles, leurs biens, et les armes, on les recueillit, le bétail, on le rassembla et on le mit sous la surveillance de l’affranchi de Muhammad Shuqran, les femmes et les enfants formèrent un troisième ensemble...
Le butin, les bénéfices sur la revente et les objets, ont été distribués... il s’agissait de 2000 chameaux, 5000 moutons et 200 femmes.

(ibn Sad, Tabaqat II 78).

... pendant un moment, des flèches furent échangées, et l’apôtre d'Allah ordonna alors à des compagnons de charger comme un seul homme. Aucun de leurs adversaires ne put alors s’échapper. Dix d’entre eux furent massacrés et les autres furent capturés. L’apôtre d'Allah captura hommes, femmes, enfants et les asservit, et prit aussi chèvres et moutons. Parmi les musulmans, personne ne fut tué, sauf un seul. (...) Le prophète les attaqua alors qu’ils n’étaient pas préparés, et que leurs animaux s’abreuvaient à la source. Alors leurs combattants furent tués et les enfants asservis. (...) Il ordonna que les mains des prisonniers soient attachées derrière leurs dos. Burayda ibn al Husayb fut chargé d’eux. Il ordonna de rassembler le butin et en donna la responsabilité à son affranchi100 Shuqran. Les enfants furent mis d’un côté et Mahmiyah ibn Jaz fut chargé du quint101 et de la distribution des parts pour les musulmans. Les esclaves furent séparés puis dispersés et pris par les gens. Les moutons et chèvres furent aussi divisés, et un chameau était alors considéré comme équivalent à 10 chèvres. Les biens domestiques furent vendus aux enchères. Deux parts furent allouées pour un cheval, une pour un cavalier et pour un fantassin. Il y eut au total 2000 chameaux, 5000 moutons, et 200 prisonniers.


2. — Les manigances des munafiqun.


L’expédition est l’occasion pour les Hypocrites de Médine de renforcer leur résistance au pouvoir de Muhammad . Occupé sur deux fronts, Muhammad développe dans le Coran une rhétorique particulièrement haîneuse et violente contre ses opposants.

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois III 234).

Le prophète fut informé que des Arabes en grand nombre, commandés par Harith ibn Dhibar, s'étaient rassemblés près d'un certain puits, où demeuraient les Banu Mustaliq, et qu'ils en attendaient encore d'autres, pour aller attaquer Médine. Le prophète, avant qu'ils fussent trop nombreux, vint au devant d'eux, leur livra un combat qui dura trois jours et les mit en fuite, après leur avoir tué beaucoup de monde. On leur prit une grande quantité de butin et l'on emmena leurs femmes et leurs enfants. Après avoir campé pendant sept jours près du puits, le prophète rentra à Médine.
Or, dans ce campement, il s'éleva un jour une dispute entre l'un des muhajirun et l'un des ansar ; ils eurent recours à leurs sabres. Abdallah ibn Obayy, vint à l'aide de l'ansar102 et dit:
-Nous sommes bien punis d'avoir engraissé les muhajirun et de les avoir protégés ; voilà comme ils nous récompensent! Il en est comme d'un chien qui a été élevé par quelqu'un et qui, devenu grand, dévore celui qui l'a nourri.
Allah avertit le prophète, en lui révélant le verset suivant :
Les munafiqun disent : Quand nous retournerons à Médine, le plus fort chassera le plus faible103.
Ils voulaient dire par ces paroles :
-Si nous ne les faisons pas sortir de la ville, au moins ne subviendrons-nous pas à leur entretien, et ils mourront de faim.
Allah, pour leur répondre, révéla cet autre verset :
Ils disent: Ne secourez pas les compagnons du prophète d'Allah, afin qu'ils l'abandonnent. Mais c'est à Allah qu'appartiennent les trésors du ciel et de la terre.104

(ibn Hisham, Conduite de l’envoyé d’Allah 726).

-Ils entrent en compétition avec nous105, ils cherchent à nous dépasser en nombre dans notre propre pays! Par Allah, nous et ces torchons de Quraysh, c’est, je crois, comme a dit l’autre “Engraisse ton chien et il te mangera”. Mais par Allah! quand nous rentrerons à la ville, le plus fort106 expulsera le plus faible107 !108
(...)
Voilà ce que vous vous êtes fait à vous-mêmes. Vous leur avez ouvert votre pays, vous leur avez partagé vos possessions. Si vous aviez gardé votre bien, par Allah! ils seraient allés ailleurs que chez vous!

Les tensions internes à Médine: la sourate des munafiqun.109
(Corpus coranique d'Othman 63/1-8).

Quand les munafiqun viennent à toi , prophète !, ils disent :
Nous attestons, en vérité, que tu es certes l'apôtre d'Allah et qu'Allah sait, en vérité, que tu es certes son apôtre.
Allah atteste, en vérité, que les munafiqun sont certes des menteurs.
Ils ont pris leurs serments comme sauvegarde et se sont écartés du Chemin d'Allah.
Combien mauvais est ce qu'ils se sont trouvé faire!
Ils ont cru en effet puis ont été infidèles et un sceau a été placé sur leur cœur, en sorte qu'ils ne savent plus.
Quand tu les vois, leurs personnes te plaisent et tu prêtes l'oreille à leurs dires,
comme s'ils étaient des monts on dirait des poutres appuyées solidement appuyés110 .
Ils pensent que tout cri est dirigé contre eux.
Ils sont l'ennemi.
Prends donc garde à eux!
Qu'Allah les tue !
Combien ils sont écartés de la voie!
Quand on leur dit:
-Venez! l'apôtre d'Allah demandera pour vous pardon au seigneur !, ils détournent la tête et tu les vois se détourner, enflés de superbe.
Égal est, pour ce qui les touche, que tu demandes pardon pour eux ou que tu ne demandes point pardon pour eux.
Allah ne leur pardonnera point.
Allah ne saurait guider le peuple des pervers.
Ce sont eux qui disent : Ne faites point dépense en faveur de ceux qui sont auprès de l'apôtre d'Allah, afin qu'ils fassent sécession !
A Allah sont les trésors des cieux et de la terre.
Mais les munafiqun ne comprennent pas.
Ils disent également: Certes, si nous revenons à Médine, le plus puissant en expulsera, certes, le plus faible...111


3. — La distribution des captives.

Voici sans doute ce qui a fait la renommée du raid: le butin est constitué avant tout de femmes réduites en captivité, dont une toute particulière par l’effet qu’elle produisait chez ces rudes guerriers. Après quelques tractations, c’est Muhammad lui-même qui finit par s’en emparer pour la mettre à son service.

(ibn Hisham, Conduite de l'envoyé d'Allah 729).
Quand l’apôtre distribua les captives des Banu al Mustaliq, Juwayriya fit partie du lot de Thabit ibn Qays (...), ou d’un de ses cousins, et elle donna une rançon pour sa liberté. Elle était la plus belle des femmes. Elle captivait tout homme qui la regardait. Elle vint voir l’apôtre pour demander son aide dans ces affaires. Aussitôt que je l’ai vue sur le pas de la porte de ma chambre, je l’ai détestée, parce que je savais qu’il la verrait comme je la vois. Elle entra et lui dit qui elle était: fille d’al Harith ibn Abu Dirar, le chef de son peuple:
-Vois-tu dans quel état je suis amenée. Je suis tombée dans le lot de Thabit ou de son cousin et je lui ai donné une somme pour ma rançon, et je viens te demander de l’aide dans cette affaire.
Il dit:
-Veux-tu quelque chose de mieux que cela, Je te décharge de cette dette et je t’épouse.
Et elle accepta.

(Tabari, Histoire des prophètes et des Rois III 235).
La fille de l'un des principaux des Banu Mustaliq, nommée Juwayriya bint Harith, avait été faite prisonnière par Thabit ibn Qays. La femme de celui-ci la maltraitait, et Juwayriya, issue d'une famille noble, ne voulait pas endurer ce traitement. Elle dit à Thabit :
-Il faut que tu consentes à me laisser partir ; je te payerai le prix de ma liberté.
Thabit consentit. Elle s'adressa alors aux musulmans, et leur demanda de l'aider à se racheter. Le prophète paya la somme lui-même, lui donna la liberté et l'épousa. Jamais une femme esclave n'a porté bonheur à ses compatriotes comme Juwayriya. Car toutes les femmes et tous les prisonniers furent rendus à la liberté.

(ibn Sa’d, Tabaqat 8/83).112
Elle était mariée à Musafi ibn Safwan, qui a été tué à la bataille de al Muraysi.
Le messager d’Allah a capturé quelques femmes des Banu Mustaliq et il a prit le quint113 , puis a divisé le reste parmi ses hommes. Il a donné à un cavalier deux parts, et une part à un fantassin.
Juwayriyya bint al Harith ibn Dirar tomba dans la part donnée à Thabit ibn Qyas al Ansari. Elle était mariée à un de ses cousins appelé Safwan ibn Malik ibn Judhayma, qui avait été tué. Thabit ibn Qyas établit un contrat écrit à son sujet pour neuf uqiyas114 . C’était une femme charmante et presque aucun homme qui la voyait ne pouvait lui résister. Quand le prophète fut avec moi115, Juwayriyya vint lui demander le document écrit. Par Allah, dès que je l’ai vue, j’ai détesté le fait qu’elle soit présente là où se trouvait le prophète. Je savais qu’il verrait en elle la même chose que moi. Elle dit:
-Messager d’Allah, je suis Juwayriyya bint al Harith, le chef de son peuple, et tu sais ce qui est arrivée. Je suis tombée dans le lot de Thabit ibn Qays et il a produit pour moi un contrat écrit pour neuf uqiyas. Aide moi pour que je paye ma rançon.
Il dit:
-Ou bien mieux que cela.
Quoi donc? dit-elle.
Il dit:
-Je la paie et je t’épouse.
-Oui, messager d’Allah, dit-elle.
Le messager d’Allah dit:
-C’est conclu.
Les nouvelles se répandirent dans le peuple. Ils dirent:
-Les affiliés au messager d’Allah considérés comme esclaves!
Alors ils libérèrent leurs prisonniers des Banu Mustaliq. Le nombre de ceux qu’ils libérèrent se monte à 100 d’un seul clan, parce qu’il l’avait épousée. Je ne connais pas de femme qui a fait plus de bien à son peuple. C’est ainsi que finit l’expédition de al Mursayi.

4. — Le coït interrompu.

L’affaire116 est bien connue 117 car elle est le cadre d’un débat qui a du animer fiévreusement les débats entre les guerriers musulmans au retour des expéditions de pillages. Il ne s’agissait pas de savoir s’ils avaient le droit ou non de violer leurs prisonnières, car de cela, le principe était acquis. Mais ils s’interrogeaient plutôt sur la pertinence de la pratique du coït interrompu118, petit désagrément pour ces mâles rudes et virils, et peu habitués à la retenue, en toutes circonstances. De multiples hadiths ont été développé sur le sujet: ils autorisent le guerrier musulman à aller au bout de ses ardeurs119. L’islam se veut absoluteur dans le domaine des crimes sexuels envers les infidèles et nataliste.
L’épisode est longuement répété: il a fait jurisprudence et l’on n’ose pas imaginer les conséquences de cette “législation” sur le comportement des conquérants musulmans durant des siècles.

(Jurjani, Livre des Définitions 389).120
al tasarri.
Le commerce charnel sans retrait, avec une concubine légale.
C’est préparer une esclave121 pour l’acte sexuel sans retrait122 .

(Waqidi, Livre des expéditions 29).123

Abu Sayd raconte124 : nous avions grand désir de femmes et la chasteté nous était devenue pénible. nous aurions bien aimé néanmoins recevoir une rançon125. Aussi nous nous décidâmes à pratiquer le coït interrompu...
Nous interrogeâmes l’envoyé d’Allah. Il nous répondit:
-Vous n’avez pas d’obligation de vous en abstenir126.

(Muslim, Sahih 8/ 3371)127 .
Abu Sayd a dit: nous sommes allés avec l’apôtre d’Allah au Expédition contre les Banu Al Mustaliq, et nous avons pris des captives parmi les captives des Arabes, nous avons désirés ces femmes parce que l’abstinence devenait difficile à supporter et nous voulions pratiquer le coït interrompu... nous disions:
-Comment pratiquer le coït interrompu sans le demander à l’apôtre d’Allah qui était parmi nous?
Nous lui avons demandé, et il a dit:
-C’est mieux de ne pas faire ainsi, parce que comme chaque âme est destinée à exister, elle doit exister.

(Bukhari, Sahih 34/109).
...étant assis auprès du prophète, un homme dit:
-Ô envoyé d'Allah, nous avons eu des rapports avec nos captives et nous voudrions ne pas en perdre de la valeur. Que penses tu du retrait de la verge au moment de l’éjaculation?
-Pratiquez vous donc ce procédé? s’écria le prophète, Eh bien, il n’y a aucun mal à ce que vous agissiez ainsi, car il n’est pas une seule ame pour laquelle Allah a décidé qu’elle sortirait du néant qui n’en sorte effecivement.

(Bukhari, Sahih 64/32, 1-2)
J’entrai dans la mosquée et y vis Abu Sayd. Je m’assis à côté de lui et je l’interrogeai au sujet du retrait de la verge avant l’éjaculation. Il me répondit en ce termes:
-Nous étions partis avec l’envoyé d'Allah pour l’expédition des Banu Mustaliq et avions pris des captives arabes. Nous désirions jouir des femmes, car le célibat nous pesait beaucoup128 .
Mais nous voulions nous retirer avant l'éjaculation. Toutefois l'envoyé d'Allah étant avec nous, nous nous dîmes qu'il fallait le consulter avant d'agir ainsi. Nous le consultâmes donc et il nous répondit:
-Il n'y a aucun mal pour vous à agir ainsi, car, jusqu'au jour de la Résurrection, aucun être n'existera sans que Allah ait décidé son existence.



§ 514. — Expédition contre Jamum.

C’est un raid banal, encore dirigé par Zayd, qui fait sa spécialité des attaques à but strictement économique (pourquoi ne pas parler de vols?).La tribu des Banu Sulaym est puissante et le raid s’est limité à un seul de leurs établissements.129

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VIII 1555).130

En cette année, une expédition conduite par Zayd ibn Haritah partit pour al Jamum. Ils capturèrent une femme de la tribu des Muzaynah appelée Halimah, qui les guida vers un campement des Banu Sulyam, où ils prirent du bétail, des moutons, des prisonniers. Parmi eux, l’époux de Halimah. Quand Zayd ramena tout ce qu’il avait pris, le messager d’Allah rendit à la femme des Muzyanah son époux et sa liberté.

(ibn Sad, Tabaqat II 106-7).
L’apôtre d'Allah envoya Zayd ibn Haritha contre les Banu Sulaym. Il marcha vers al Jamum, qu’il atteignit dans les environs de Batn Nakhla, à sa droite. (...) Ils capturèrent une femme des Muzayna qui s’appelait Halima. Elle les conduisit dans un des bourgs des Banu Sulaym. Là, ils s’emparèrent de chameaux, de chèvres et prirent des captifs, dont l’époux de Halima. Puis Zayd rentra avec ce qu’il avait. L’apôtre d'Allah libéra la femme et lui donna son époux en cadeau.


§ 515. — Expédition contre Madian.

On a peu d’informations sur ce raid contre Madian131 , qui ressort des autres grâce à des prescriptions mohammédiennes concernant les ventes d’esclaves 132.

(ibn Hisham, Conduite de l'envoyé d'Allah, notes).133

Zayd était accompagné par Dumayra, un client134 d’Ali, et un de ses frères. Ils firent plusieurs prisonniers dans le peuple de Mina, qui est sur le rivage, un lot assez mélangé. Ils furent vendus comme esclaves et les familles furent séparées. L’apôtre arriva à cause des pleurs et demanda leur cause. Quand on lui dit, il ordonna:
-Vendez-les seulement par lots!
Cela voulait dire: les mères avec les enfants.



§ 516. — Expédition contre les Banu Fazara.

Les Banu Fazara sont des bédouins réputés pour leur esprit d’indépendance. Le fait saillant ici est le fait que par une forme d’accident, leur chef soit en fait une vieille femme.135 Celle-ci est torturée à mort par Zayd, d’une façon délibérément atroce : de par son âge, elle ne peut être considérée comme utile économiquement ou sexuellement. Sa fille, en revanche, est épargnée et passe de mains en mains en revenant à Médine, des mains que l’on devine caleuses.

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VIII 1557).136

Cette année, une expédition conduite par Zayd ibn Harithah fu mise sur pied contre Umm Qirfah, au mois de ramadan. Pendant cette attaque, Umm Qirfah (de son vrai nom Fatimah bint Rabiah ibn Badr)137 subit une mort cruelle. Il attacha ses jambes avec deux cordes, et ensuite à deux chameaux, et ils la déchirèrent en deux morceaux. C’était une très vieille femme.

(ibn Hisham, Conduite de l'envoyé d'Allah 980).
Il les affronta au Wadi l Qura et en tua quelques-uns. (...) Umm Qirfa bint Rabia ibn Badr fut faite prisonnière. C’était une vieille femme, épouse de Malik138 . Sa fille139 et Abdullah ibn Masada furent également capturés.

(ibn Sad, Tabaqat II 111-2).
Zayd ibn Haritha partit pour faire du commerce avec la Syrie. Il avait avec lui des biens appartenant aux compagnons du prophète. Alors qu’il était près de Wadi al Qura, des hommes des Fazara, un groupe des Banu Badr, les affronta, les maltraita et leur vola leurs biens. Zayd se remit de ses blessures, puis revint auprès de l’apôtre d'Allah et l’informa à ce propos. L’apôtre d'Allah le renvoya contre eux. Ils se cachaient le jour et se déplaçaient la nuit. Les Banu Badr se sont rendus compte de leurs mouvements. Un matin, Zayd et ses compagnons firent leur takbir, les cernèrent et capturèrent Umm Qirfah, dont le nom était Fatima bint Rabia ibn Badr, et sa fille al Jariya bint Malik ibn Hudahyada ibn Badr. Celui qui a capturé al Jariyah était Maslama ibn al Akwa. Il l’offrit à l’apôtre d'Allah. Ensuite, l’apôtre d'Allah l’offrit à Hazn ibn Abu Wahb. Qays ibn al Muhassir s’occupa alors d’Umm Qirfa. Il l’exécuta sans pitié. Il lui attacha les jambes avec une corde et les attacha à deux chameaux. Il les fit avancer et ainsi, ils la tuèrent. Il tua aussi al Numan et Ubaydallah les fils de Masadah ibn Hakama. Zayd ibn Haritha rentra auprès du prophète et frappa à sa porte. Il se précipita vers lui, le tenant par ses vêtements ; il le serra et l’embrassa, lui demandant de l’informer140 . Zayd l’informa de la victoire qu’Allah lui avait offert.


§ 517. — Le meurtre d'Usayr.

Un assassinat ciblée du chef de tribu juive. L’épisode est très peu connu et relaté, et les autres de ce type ont déjà été évoqués dans une autre partie de ce travail.

(ibn Sad, Tabaqat II 113).
Quand Abu Rafi Salam ibn Abu al Huqayq a été assassiné, les Juifs choisirent de faire d’Usayr ibn Razim leur chef141. Il se rendit chez les Ghatafan et les autres tribus pour les mobiliser en vue d’une guerre contre l’apôtre d'Allah. L’apôtre d'Allah l’apprit et il envoya Abdallah ibn Rawahah avec trois autres au mois de ramadan. Il fit une enquête sur l’étendue de ses informations, et ses faiblesses. Puis il revint vers l’apôtre d'Allah, convoqua la population et 30 hommes se portèrent volontaires. Il les envoya sous la direction d’Abdallah ibn Rawahah. Ils arrivèrent devant Usayr et dirent:
-Accorde nous l’amnistie parce que nous sommes venus à toi en mission.
Il répondit:
-Oui, et la même chose de votre part.
-Oui.
Nous avons dit alors:
-L’apôtre d'Allah nous a envoyés pour que tu viennes le rencontrer et qu’il te nomme amil à Khaybar et qu’il te confère les honneurs.
Tenté par cette offre, il partit avec 30 Juifs; chacun chevauchait avec un musulman à ses côtés. Quand ils eurent atteint Qarqara Thibar, Usayr fut pris de remords.
Abdallah ibn Unays, qui était un participant à l’expédition, a dit:
-Il a approché sa main de mon sabre. J’ai compris son intention, et j’ai attrapé son chameau en disant:
-Ô ennemi d’Allah! Tu es un traître!
Il le dit deux fois.


§ 518. — Expédition contre les Banu Sulaym.

Quand Muhammad met sur pied une expédition contre plus fort que lui, les résultats sont piteux. C’est le cas avec les Banu Sulaym 142. Pourtant, il avait mis à la tête de la troupe, un traître à sa tribu d’origine.

(Waqidi, Livre des expéditions 56).

Muhammad envoya après son retour du pèlerinage le sulaymite ibn Abu Awga avec 50 hommes contre les Banu Sulaym.
Mais il y avait un éclaireur des Banu Sulaym à Médine qui les a prévenus. Les musulmans les rencontrèrent tout armés, prêts à les recevoir ; encerclés, les musulman predirent tous les vie, en martyr. Leur chef ibn Abu Awga était gravement blessé, et il est resté comme mort ; il a pourtant réussi à se redresser et rentra en clopinant.


§ 519. — Expédition contre les Banu Urayna.

Le point de départ en est une affaire de vengeance, particulièrement atroce, celle-là 143. Ce sont des bédouins qui ont trahi, apostasié et volé: la colère de Muhammad est à son comble et il exige contre eux un traîtement inédit par sa cruauté. C’est grâce à lui que l’on connait si bien l’épisode, car la Tradition islamique a voulu rendre dans tous ces détails la punition de “ceux qui provoquent le trouble sur terre”.144

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VIII 1559).145

Cette année, un groupe de pilleurs conduits par Kurz ibn Jabir se mit en route pour attaquer les Banu Uraynah, qui avaient tué les bergers du messager d’Allah. Le messager d’Allah l’a envoyé avec 20 hommes.

(Tabari, Tafsir 5/33).
Dans ce passage, Allah explicite son décret en ce qui concerne la corruption sur terre qu'Il a évoquée dans le verset précédent en disant:
Celui qui tuera un être sans qu'il y ait eu un être tué par celui-ci ou sans qu'il y ait eu sur terre une corruption perpétrée par lui ,
corruption qui est le fait de ces gens qui passent outre 146 aux ordres divins et travaillent à semer la corruption sur terre en commettant des meurtres injustifiés et en guerroyant contre Allah et son envoyé ; Allah fait donc savoir à présent à Ses serviteurs quels doivent être la sanction et le châtiment 147 de ces êtres: la mise à mort, la crucifixion148 , le retranchement de la main droite et du pied gauche ou encore le bannissement, cela en guise d'opprobre pour eux dans ce bas- monde, et, au cas où ils ne se repentent pas ici-bas, un châtiment immense dans l'autre monde ; c'est là les seuls châtiments qu'il est permis d'infliger en pareil cas et nul autre. Allah fit en effet descendre ce verset sur son prophète pour lui faire connaître son décret en la matière et cela après qu'aux gens de Urayna qui avaient commis les exactions que nous allons voir, l'envoyé eut infligé, en sus des châtiments mentionnés ici, celui de la crevaison des yeux.

(ibn Sad, Tabaqat 2/114-5).149
Le raid de Kurz ibn Jabir al Fihri eut lieu contre les Banu Urayna dans le mois de shawwal à la sixième année de l'Hégire de l'apôtre d'Allah.
On a dit qu'un groupe des Urayna au nombre de huit est venu voir l'apôtre d'Allah et a accepté l'islam, mis le climat de Médine de leur convenait pas. Alors l'apôtre d'Allah leur ordona de vivre avec ses chamelles qui paissaient à Dhu al Jadr près de Quba et d'Ayr, à une distance de six milles de Médine. Ils restèrent là jusqu'à ce qu'ils récupèrent et reprirent du gras.
Un matin, ils firent un raid sur les chamelles et les enlevèrent. Yasar l'affranchi de l'apôtre d'Allah les affronta avec un petit groupe. Il les combattit. Ils lui coupèrent les mains et les pieds, mirent des épines dans sa langue et ses yeux. Par la suite, il mourut. Les nouvelles de l'incident furent portées à l'apôtre d'Allah. Il envoya aussitôt vingt cavaliers à leur poursuite et il nomma à leur tête Kurz ibn al Fihri, leur chef. Ils les atteignirent et les entourèrent, les capturèrent, les entravèrent et les firent asseoir sur leurs chevaux, pour les emmener à Médine. L'apôtre d'Allah était à al Ghabah. Ils se mirent en route vers lui et il les rencontra à al Zaghabah, l'endroit où les cours d'eaux se rejoignent de partout. Il donna des ordres pour que leurs pieds et leurs mains soient tranchées, et leurs yeux enlevés. Ils furent ensuite crucifiés. Puis le verset suivant fut révélé à l'apôtre d'Allah.
La seule récompense pour ceux qui font la guerre à Allah et à son messager et qui propagent la corruption sur la terre...
Après cela, il n'arracha plus les yeux de personne.
Les chamelles étaient quinze et elles fournissaient beaucoup de lait. Ils les ramenèrent à Médine. L'apôtre d'Allah vit qu'une chamelle appelée al Hinna manquait. Il demanda où elle était passé, et on lui dit qu'ils l'avaient tuée150 .


§ 520. — Expédition contre Turba.

Il faut laisser aussi les comparses mener quelques raids, pour les entrainer au combat. A ce moment, Muhammad se réserve la stratégie d’ensemble. 151


(Waqidi, Livre des expéditions 50).
Au mois de shaban, Omar a été envoyé à Turba contre un groupe des Hawazin, mais ils ont trouvé leur camp abandonné. Quand il rentra par la route du Najd, son guide, un Hilalite, lui proposa de l’emmener contre une tribu Khatam, qui était éparpillée, et qu’il pouvait attaquer en remplacement ; mais Omar dit qu’il n’avait pas d’ordre à ce sujet.


§ 521. — Expédition du Najd.

Expédition mineure menée par Abu Bakr.152

(Waqidi, Livre des expéditions 51).
Au mois de shaban, le messager d’Allah a ordonné à Abu Bakr de nous commander et nous avons attaqué les Hawazin.

(Bukhari, Sahih 64/57).

Le prophète envoya une petite expédition du côté du Najd, et j’en fis partis. Notre butin s’éleva à douze chameaux chacun, et on y ajouta par surcroît un chameau pour chacun de nous. Nous revînmes donc avec treize chameaux.


§ 522. — Seconde Expédition du Najd.

Peu d’information subsiste sur ce raid sans doute mineur : il est en fait une sorte de contexte à la mise en scène d’ une sorte de miracle qui sauve la vie de Muhammad.153

(Dawud, Hadith 14/2717).154

L’apôtre d’Allah avait envoyé Abu Sayd ibn al As dans une expédition de Médine vers le Nadj. Aban ibn Sayd et ses compagnons étaient venus avec l’apôtre d’Allah à Khaybar après sa prise....
Aban demanda:
-Donne-nous une part du butin, apôtre d’Allah...
Le prophète dit:
-assieds-toi, Aban.
L’apôtre d’Allah n’a donné à aucun de part du butin.

(Muslim, Sahih 3295).155
D’après Ibn `Umar , l'Envoyé d'Allah envoya dans la direction du Nadj un détachement dont je fis partie. Cette troupe ayant capturé de nombreux chameaux, la part de chaque homme s'éleva à onze ou douze chameaux; et, (à titre de gratification) hors part, chacun reçut encore un chameau.

(Bukhari, Sahih 64/32, 1-2)
J’entrai dans la mosquée et y vis Abu Sayd. (...)
Jabir ibn Abdallah a dit:
-Nous fîmes avec l'envoyé d'Allah l'expédition du Najd. Le moment de la grosse chaleur de midi arriva pendant que nous étions dans une vallée abondant en acacias. Le prophète s'installa sous un arbre pour jouir de son ombre et suspendit son sabre à cet arbre156 . Le reste des fidèles se dispersa également sous les arbres pour s'abriter du soleil. Pendant que nous étions ainsi, l'envoyé d'Allah nous appela subitement. Nous accourûmes et vîmes un bédouin assis devant lui.
-Ce bédouin, nous dit-il, est venu à moi pendant que je dormais, il a dégaîné mon sabre et à mon réveil je l'ai vu, debout à mon chevet le sabre nu à la main.
-Qui te défendra contre moi, me dit-il.
-Allah, lui répondis-je.
Alors, ajouta le prophète, il remit le sabre dans son fourreau et s'assit. Le voici.
L'envoyé d'Allah n'infligea aucun châtiment à cet homme.

§ 523. — Expédition contre les Banu Murra.

C’est une double attaque157: la première, qui échoue, et la revanche réclamée par Muhammad, sans grand résultat. Le récit de l’aventure reprend certains traits d’autres expéditions, ce qui ne plaide pas en faveur de l’authenticité de l’épisode.

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VIII 1592).158

Cette année, un groupe de trente pilleurs conduits par Bashir ibn Sad est parti contre les Banu Murra à Fadak, au mois de shaban. Ses compagnons furent tués, et lui fut emporté blessé avec les morts. Ensuite, il rentra à Médine.

(Waqidi, Livre des Expéditions 52).
Ils prient du bétail et voulurent retourer à Médine. Mais la nuit, ils furent surpris par les hommes de la tribu de Murra. Ses hommes furent tués par eux ou s’enfuirent. Lui-même blessé à la cheville, resta comme mort sur le champ de bataille. Le soir, il se redressa et se mit à ramper jusqu’à Fadak où il fut recueilli par un juif et dès qu’il fut guéri il rentra à Médine. Muhammad apprit la nouvelle de la défaite et par Ulba al Harith, qui s’était enfui.
Il prépara aussitôt sa vengeance, avec 200 hommes et avait déjà donné l’ordre à Zubayr de partir alors que Garip ibn Abdallah était en train de rentrer d’une expédition de pillage. Garip prit donc la tête de la nouvelle expédition. (...)
Je demandais à Muhammad:
-Si un infidèle, dans la bataille me coupe le bras et se cache dans des fourrés, et dit à la fin, “J’accepte l’islam”, ai-je le droit de le tuer?
-Non!
-Si je le fais quand même?
-Dans ce cas, tu prends sa place159 et lui, il prend ta place.


§ 524. — Expédition contre Turabah.

Une opération mineure 160, dirigée , et c’est rare, par Omar. Le plus important est que les Hawazin sont des cibles nouvelles: une puissante tribu bédouine qui va affronter les musulmans peu après, à la bataille d’Honayn161 .


(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VIII 1592).162
Le messager d’Allah a envoyé Omar ibn Khattab avec 30 hommes contre une arrière-garde des Hawazin, à Turabah. Il partit avec un guide des Banu Hilal. Ils ont voyagé de nuit et se sont cachés le jour. Omar rentra sans avoir combattu.

(ibn Sad, Tabaqat II 146).
L’apôtre d'Allah a envoyé Omar avec 30 hommes contre une branche des Hawazin, à Turabah, qui se trouve sur le territoire d’al Abla, à 4 journées de la Mecque, sur la route de Sanaa et Najran. Il se mit en route avec un guide des Banu Hilal. Il marchait de nuit et restait caché la journée. La nouvelle arriva chez les Hawazin, et ils s’enfuirent. Omar arriva chez eux. Il n’y avait plus personne et il rentra à Médine.


§ 525. — Second raid contre les Banu Faraza.

L’opération guerrière n’a en soi aucun intérêt 163 : la suite est plus croustillante, qui nous montre les émois sexuels incontrolés du chef Muhammad, qui décide de s’emparer de la plus belle partie du butin, sous la forme d’une superbe inconnue, qui a pour destin immédiat la couche prophétique, avec le statut de concubine


(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VIII 1558).164
Le messager d’Allah a nommé Abu Bakr comme chef et nous sommes partis piller quelques Banu Fazara165. Quand nous sommes arrivés près du point d’eau, Abu Bakr nous a ordonné de stopper pour le repos. Nous avons prié et Abu Bakr nous a ordonné de les attaquer. Nous sommes descendus vers le puit, et nous en avons tu quelques uns. J’ai vu un groupe de gens, femmes et enfants, qui grimpaient sur la montagne pour nous échapper. Alors j’ai lancé une flèche entre le sommet et eux, et ils se sont arrêtés. Je les ai ramenés à Abu Bakr.

La technique de séduction du prophète.
(Muslim, Sahih 19/ 4345).166

Nous combattions contre les Fazara et Abu Bakr était notre chef167. Il avait été choisi par le messager d’Allah... Abu Bakr nous ordonna d’attaquer... et nous avons attaqué leur point d’eau... Quelques ennemis furent tués et d’autres faits prisonniers. J’ai vu un groupe de personnes composé de femmes et d’enfants... Je les ai emmenés. Parmi eux, il y avait une femme des Banu Fazara.... Avec elle était sa fille qui était une des plus belles filles d’Arabie. Je les ai conduits jusqu’à Abu Bakr qui me donna la fille comme récompense.... C’est alors que nous sommes rentrés à Médine. Je ne l’avais pas encore déshabillée quand le messager d’Allah me rencontra dans la rue et dit:
-Ô Salama, donne-moi cette fille! Elle me plaît.
Je dis:
-Messager d’Allah, elle me plaît aussi. Je ne l’ai pas encore deshabillée!
Le lendamain, le messager d’Allah me vit dans la rue:
-Ô Salama, donne moi cette fillle! Allah bénisse ton père.
J’ai dit:
-Elle est pour toi, je ne l’ai pas encore déshabillée...


§ 526. — Expédition contre Mayfaa.

L’opération est limitée. Elle est connue surtout par un excès de zèle d’Usama, le fils de Zayd : ce personnage, qui aura son importance par la suite168 , a tué un ennemi qui s’était déjà soumis à l’islam.169

(Waqidi, Livre des expéditions 53).
Au mois de ramadan, la colonne de Khaleb ibn Abdallah est partie contre les Banu abd Thalaba. Peu de temps après la bataille de Kodr, Jasar dit à Muhammad qu’il savait comment les vaincre.
Muhammad ordonna ensuite d’envoyer 130 hommes sous la direction de Khaleb, avec Jasar comme guide à travers une région difficile d’accès et aride, au point qu’ils commençaient à soupçonner celui-ci. Une nuit, ils arrrivèrent à un endroit ouvert, puis un pic en basalte, et enfin, ils se trouvèrent tout près de leurs ennemis, qui campaient au bord de l’eau, à al Mayfaa. Ils les attaquèrent et capturèrent les chameaux. On ne sait s’ils ont aussi fait des prisonniers.

(ibn Sad, Tabaqat II 148).
L’apôtre d'Allah envoya Ghalib170 ibn Abdallah contre les Banu Uwal et les Banu Abd ibn Thalabah qui habitaient vers al Mayfahh, qui se trouve avant Batn Nakhl vers al Naqrah, sur le territoire du Najd. (...) Il envoya avec lui 130 hommes. Leur guide était Yasar le mawla171 de l’apôtre d'Allah. Ils firent une attaque surprise et s’installèrent sur leur territoire. Ils tuèrent tous ceux qu’ils rencontraient, et emportèrent leurs chameaux et leurs chèvres, et ils retournèrent à Médine, sans faire de prisonniers. Dans ce raid, Usama ibn Zayd tua un homme qui avait prononcé “La ilah illa Allah!172 ”. A ce propos, le prophet dit:
-N’as tu pas ouvert son coeur pour savoir si c’était sincère ou non?
Usama dit:
-Je ne combattrai plus jamais quelqu’un qui confesse qu’il n’y a de dieu qu’Allah.

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VIII 1592).173
Cette année, un groupe de pilleurs est parti sous la direction de Khaleb ibn Abdallah vers al Mayfaa.


§ 527. —Raid sur al Jinab.

Une petite opération préventive174, délicate à dater, pour écarter la menace d’une attaque de bédouins.

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VIII 1593).175
Ce qui décida d’envoyer cette expédition, c’est que Husayl ibn Nuwayrah, guide du messager d’Allah à Khaybar, est venu devant le prophète. le prophète lui a demandé:
-Quelles nouvelles?
-J’ai vu un grand rassemblement de Ghatafan à al Jinab. Uyayna ibn Hisn leur a demandé de marcher contre toi.
Alors le messager d’Allah a ordonné à Bashir ibn Sad de partir, et au guide Husayl d’aller avec lui. Ils capturèrent les chameaux et des moutons. Un esclave appartenant à la troupe d’Uyayna est arrivé, et ils l’ont tué. Ils rencontrèrent ensuite la troupe d’Uyayna et la mirent en fuite...

(ibn Sad, Tabaqat II 149).
On rapporta à l’apôtre d'Allah que Uyaynah ibn Hisn avait promis à un groupe des Ghafatan, à al Jinab, de les conduire pour combattre l’apôtre d'Allah. L’apôtre d'Allah appela Bashir ibn Sad, lui donna un étendard et envoya 300 hommes avec lui. Ils marchèrent de nuit, et se cachaient de jour, jusqu’à ce qu’ils arrivent à Yaman et Jamar, qui sont des lieux près d’al Jinab, à l’opposé de Salah, Khaybar et Wadi al Qura. Ils firent halte à Salah; ils s’approchèrent de ces gens, et s’emparèrent d’un grand nombre de chameaux, en dispersant les bergers. Ils menacèrent les gens qui se regroupaient, et ceux-ci s’éparpillèrent, et partirent se cacher dans les hauteurs de leur pays. Bashir s’y rendit avec ses compagnons, mais il ne trouva personne dans leurs habitations. Il rentra avec les chameaux, et rencontra sur le retour deux hommes qu’ils capturèrent et apportèrent devant l’apôtre d'Allah. Ils rejoignirent le sentier de l’islam, et il les renvoya.

§ 528. — Expédition contre al Kadid.

L’épisode n’est pas intéressant en lui-même . Il permet du moins de donner un cadre juridique aux musulmans dans la façon de traiter les prisonniers dont la conversion ne semble pas sincère. 176 On goûtera aussi la rudesse du cri de guerre des musulmans, attaquant de nuit.

(ibn Sad, Tabaqat II 154).

L’apôtre d'Allah a envoyé Ghalib ibn Abdallah dans une attaque contre les Banu al Layth.

(Tabari,Histoire des prophètes et des rois III 266).
Harith ibn Malik, leur chef, venant, vers le coucher du soleil, de l'autre côté de la montagne, tomba entre les mains de Ghalib, qui lui fit mettre des liens, pour l'empêcher de regagner sa tribu. Harith dit :
-Je suis musulman.
Ghalib répliqua :
-Si tu es musulman, tu peux rester ici un peu de temps.
Après le coucher du soleil, il appela un des fantassins de sa troupe et lui dit:
-Va t'asseoir au haut de la montagne et observe les ennemis, pour savoir où ils mènent leurs troupeaux. Cet homme alla et regarda, puis il revint informer Ghalib. Celui-ci quitta le camp et enleva les troupeaux ; puis il revint, détacha Harith, et l'emmena avec lui à Médine. Vers la pointe du jour, les Arabes, voyant que leurs troupeaux avaient été enlevés, se mirent à la poursuite de Ghalib. Ils étaient près de l'atteindre, lorsque Allah envoya un nuage ; la pluie tomba ; il se forma un torrent qui se précipitait de la montagne, et qui les séparait des musulmans ; ils les voyaient emmener leur chef et leurs troupeaux, mais ils n'osèrent pas traverser le torrent. Ghalib revint ainsi à Médine avec son butin.

(Waqidi, Livre des Expéditions 57).
Muhammad a envoyé sous le commandement de Khalid ibn Abdallah contre les Banu Mullawih à Kadid, un clan des Banu Layth.
Sur notre chemin, à Qudayd, nous avons rencontré al Harith ibn Malik qui nous dit qu’il était en train de se convertir à l’islam, mais nous, nous l’avons ligoté, de toute manière et nous l’avons laissé sous la garde de Suwayd avec l’ordre de le tuer s’il n’obéissait pas.

(Tabari, Livre des prophètes et des rois VIII 1600).177
Le cri de guerre des compagnons du messager d’Allah, cette nuit, fut: “tuez! tuez!”
Le groupe de pillards conduit par Ghalib ibn Abdallah comptait entre 13 et 19 hommes.

(Dawud, Hadith 14/2672).
L’envoyé d'Allah a envoyé Abdullah ibn Ghalib al Laythi avec un petit groupe et j’étais parmi eux. Il leur ordonna d’attaquer les Banu al Mulawwih, de toutes parts, à al Kadid. Quand nous sommes arrivés à al Kadid, nous avons rencontrés al Harith al Barsa, et nous l’avons capturé.
Il dit:
-Je suis venu avec l’intention de devenir musulman et je viens voir l’envoyé d'Allah.
Nous avons dit:
- Si tu es musulman, tu ne verras pas de mal à ce que nous te ligotions pour un jour et une nuit ; et si tu ne l’es pas, nous mettrons des chaînes. Alors ils l’ont attaché avec des chaînes.


§ 529. — Expédition d'al Siyyi.

Un raid comme tant d’autres, sans prétention, qui a pour but de réaffirmer la puissance médinoise face aux bédouins. L’essentiel est de capturer quelques chameaux, à défaut de ramener des femmes.178

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VIII 1601).179
Dans la même année, le prophète fut averti qu'une troupe de Banu Amir se rassemblait près d'un certain puits. Il envoya contre eux Shudja ibn Wahb, à la tête de vingt-quatre hommes. Les ennemis s'enfuirent, et les musulmans enlevèrent leurs troupeaux. Chaque homme eut pour sa part quinze chameaux.

(ibn Sad, Tabaqat II 157).
L’apôtre d'Allah a envoyé Shuja ibn Wahb avec 24 personnes contre un regroupementdes Hawazin, à al Siyyi sur le territoire de Rukbah, près de Médine. Cela se trouvait une journée de Médine. Il leur ordonna de les attaquer. Ils marchèrent la nuit et se cachaient la journée; c’est au matin qu’ils les ont attaqués. Ils trouvèrent un grand nombre de chameaux et de chèvres et les emportèrent jusqu’à Médine. Ils divisèrent le butin entre eux, et la part de chacun se montait à 15 chameaux, dix chèvres étant équivalentes à un chameau. Les guerriers sont restés absents pour 15 nuits.


§ 530. — Expédition contre Dhat Atlah.

L’exemple d’une agression qui tourne mal : Muhammad est assurément un chef de guerre, mais pas toujours le plus efficace de l’Histoire. Là, l’opération est à l’échelle du commando.180

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VIII 1601).181
Un groupe de pillards conduit par Amir ibn Kab est parti pour Dhat Atlah182. Il était composé de 15 hommes. Ils ont atteint Dhat Atlah et ont rencontré un grand groupe d’hommes qu’ils ont appelés à se soumettre à l’islam. Ils refusèrent de répondre, et tuèrent tous les compagnons d’Amir. Il réussit à s’enfuir et rentra à Médine.
Dhat Athlat est en direction de la Syrie. Ses gens appartiennent à la tribu de Quzhaa. Leur chef s’appelle Sadus.

(Baladhuri, Ansab I, p. 380).183
Et l’incursion de Kab ibn Umayr vers Dhat Atlah, en rabi I de l’an 8. Une troupe très forte l’y attaqua ; ceux qui étaient avec lui furent tués, et lui dut se traîner pour revenir à Médine.


§ 531. — Expédition contre Khadira.


Ici, les opérations militaires ne comptent pas vraiment : l’attention se concentre autour des émois et tribulations d’un guerrier romantique ou libidineux, comme on voudra. Le résultat est un récit où la sensiblerie digne d’une jeune vierge le dispute au cynisme le plus noir.184

(Waqidi, Livre des Expéditions 63).
J’étais 185 avec la fille du Nagarite Surraqa ibn Haritha qui était mort à Badr. Je l’aimais à la folie. Mais je ne pouvais pas réunir la dot de 200 dirhams que j’avais promis. Finalement, je présentais ma situation devant le messager d’Allah. Il répondit que la somme était très élevée, et qu’il ne pouvait pas m’aider.
Mais il me conseilla de participer à une expédition pour laquelle il était en train d’envoyer Abu Qatada, et ainsi Allah me donnera la dot.
Je fis ce qu’il dit.
On partit avec 16 hommes dans le Najd contre les Ghatafan et on réussit à surprendre un grand groupe, une nuit, près d’un point d’eau. (...)
Au cours de l’attaque, un homme très grand se mit à danser avec le sabre tiré, devant moi, par bravade. Il maudit le messager d’Allah et me criait:
-Viens, musulman, dans le paradis!
Je ne pus m’empêcher de suivre cet homme, en lui lançant des flèches jusqu’à la mort. Je lui ai ensuite pris son sabre.
(...)
Nous avons réunis le résultat des prises du pillage, nous l’avons réparti, et je me suis retrouvé avec une belle femme. Sur le chameau, elle se tournait sans cesse. Je lui ai demandé ce qu’elle cherchait. Elle me répondit:
-Je cherche des yeux un homme qui va certainement, s’il est encore en vie.
Là, me vint l’idée que c’était celui-ci que j’avais tué. Elle reconnut alors le fourreau qui était suspendu à ma selle, et elle me demanda de mettre le sabre dedans. Comme le sabre rentrait parfaitement dedans, elle se mit à pleurer de désespoir.
(...)
Après le retour, j’avais de quoi faire mon mariage: il y avait pour chacun 12 chameaux, et selon une autre source, 200 chameaux, 1000 moutons, et beaucoup de prisonniers. Après le prélèvement du quint du au prophète, 12 chameaux par hommes. L’expédition a duré 15 jours.
Nous avons aussi pris 4 femmes, avec leurs enfants, et parmi elles une très belle, qu’Abu Qatada, notre chef, a pris pour lui. Mais il dut la donner à Makhmija ibn Gaz, qui était allé réclamer auprès du prophète.


§ 532. — Expédition contre al Khabat.

L’expédition “de la baleine”186 est restée célèbre à cause de la rencontre inopinée, sur une plage, d’un gros poisson187 , qui pourrait être une baleine.Le point considérable n’est pas la curiosité naturaliste des pilleurs musulmans, mais plutôt leur appétit : ils rompent avec les lois alimentaires et d’hygiène les plus élémentaires, mais dévorant durant deux semaines (!) les restes d’un animal difficile à classer, et mort auparavant, en état de charogne, et non-sacrifié donc totalement impur. C’est pour cette raison que la Tradition musulmane a tenu à conserver les détails de l’aventure.

(Waqidi, Livre des expéditions 62).
Le messager d’Allah a envoyé Abu Ubaydah ibn Jarrah à al Khabat. avec 300 émigrés et auxiliaires, contre les Banu Juhaynah. Pendant l’expédition, ils ont subi une disette terrible et ont été si désemparé qu’ils ont même partagé les dattes entre eux, une par une. (...)
Pendant trois mois, nous avons mangé les feuilles qui tombaient des arbres. Puis une créature marine est apparue, qui s’appelait une baleine, et nous l’avons mangée pendant 15 jours. Un des auxiliaires tua des chameaux et d’autres le lendemain.

(Bukhari, Sahih 64/65).
Jabir ibn Abdallah a dit:
-L'envoyé d'Allah dirigea une expédition vers le bord de la mer et lui donna pour chef Abu Obayda ibn al Jarrah. L'expédition comprenait trois cents hommes. Nous étions partis, quand en route les vivres manquèrent. Abu Obayda ordonna de réunir toutes les outres à vivres des troupes. La mienne contenait des dattes. Nous nous en nourrissions en en mangeant de moins en moins chaque jour, jusqu'à ce qu'elles furent épuisées et que nous n'eumes plus qu'une seule datte comme ration.
-A quoi pouvait vous servir une seule datte? demanda le rawi188 à Jabir.
-Quand il n'y en avait plus du tout, répondit-il, nous nous aperçûmes de cette privation.
Ensuite nous arrivâmes au bord de la mer et y trouvames un poisson gros comme un monticule. Durant dix-huit jours les troupes se nourrirent de ce poisson. Abu Ubayda ordonna de ficher en terre deux des côtes de ce poisson et, quand cela fut fait, il fit approcher son chameau qui passa dessous sans toucher les deux côtes.

Jabir ibn Abdallah a dit :
-L'envoyé d'Allah nous expédia au nombre de trois cents hommes montés, commandés par Abu Obayda ibn al Jarrah, pour guetter un convoi de vivres destinés aux Quraysh. Nous demeurames un demi-mois sur le bord de la mer, souffrant tellement de la faim que nous mangions des feuilles de salam189 , si bien qu'on nous surnomma l'expédition des feuilles de salam. La mer ayant rejeté un poisson de ceux qu'on appelle anbar, nous en mangeâmes durant un demi-mois et nous nous oignîmes de sa graisse, en sorte que nos corps reprirent leur vigueur.
Abu Obayda prit une des côtes du poisson et la ficha en terre, puis il appela l'homme le plus grand qu'il avait parmi sa troupe. Suivant une variante, il ficha en terre cette côte, prit un bât et un chameau, et l'homme monté passa dessous.
Jabir ajouta :
-Il y eut un homme qui égorgea d'abord trois chameaux, puis trois chameaux et encore trois chameaux. Abu Obayda lui enjoignit alors de ne pas continuer.
Qays ibn Sad a dit à son père : Je faisais partie de cette expédition et souffris de la faim.
-Il fallait égorger un chameau, me répondit-il.
-C'est ce que je, fis, mais on souffrit encore de la faim.
- Il fallait en égorger un autre.
C'est ce que je fis, mais on souffrit encore de la faim.
-Il fallait en égorger un autre.
C'est ce que je fis, mais on souffrit encore de la faim.
- Il fallait en égorger un autre.
-On me le défendit , répliqua Qays.

Jabir a dit: Nous fîmes l'expédition des feuilles de salam avec Abu Obayda pour chef. Nous souffrimes cruellement de la faim. La mer avait rejeté un poisson mort de l'espèce appelée anbar190 et tel que nous n'avions jamais vu le pareil. Nous en mangeâmes durant un demi mois. Abu Obayda prit un des os de ce poisson sous lequel passa un homme monté sur un chameau. Selon un autre isnad, Abu Obayda dit aux siens de manger de ce poisson. De retour à Médine, quand nous lui racontâmes le fait, le prophète dit:
-Mangez des choses qu’Allah vous envoie, et s’il vous en reste donnez m’en à manger.
On lui en apporta un morceau et il le mangea.

(ibn Sad, Tabaqat II 163).
L’apôtre d'Allah envoya Abu Ubaydah ibn al Jarrah avec 300 muhajirun et ansar, parmi lesquels Omar ibn al Khattab, contre une branche des Juhaynah, à al Qabaliyyah, qui est proche de la côte, à une distance de Médine de 5 nuits. Sur le chemin, ils ont souffert de la faim, et ils ont dévoré les feuilles des arbres, alors que Qays ibn Sad a apporté des chameaux et les a sacrifiés.
La mer rejeta un gros poisson qu’ils mangèrent et ils s’en retournèrent sans avoir combattu.

(Dawud, Hadith 14/2533).
Nous avons attaqué une tribu de Juhaynah. Un homme parmi les musulmans poursuivait un de leurs hommes, et il l’a frappa mais sans effet. Il se blessa lui-même avec le sabre.
L’envoyé d'Allah s’exclama:
-Votre frère! ô groupe de musulmans!
Les gens se hâtèrent autour de lui et le trouvèrent mort.
L’envoyé d'Allah s’enveloppa avec ses vêtements et son sang191 , et lui donna une prière funéraire, et l’enterra. Ils demandèrent:
-envoyé d'Allah, est-il un martyr?
Il dit:
-Oui, j’en porte témoignage pour lui.192


§ 533. — Raid contre Dhat al Salasil.

Ce qui intéresse ici le public n’est pas le raid en tant que tel, qui n’a rien d’original. Le chef de l’expédition, en revanche, attire déjà l’attention : c’est un des futurs grands conquérants musulmans, celui notamment qui s’emparera de l’Egypte et d’Alexandrie. On voit ici qu’il a fait ses premières sous le règne de Muhammad.193

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois III 267).
Ce fut encore dans cette même année que le prophète fut informé qu'une troupe de Banu Khuzaa s'était rassemblée près d'un puits nommé Dhat as Salasil194. Amir ibn Al As, dont la mère était de la tribu des Banu Khuzaa, avait été envoyé comme ambassadeur auprès du prince de 1’Oman. Après avoir été éconduit par ce prince, Amir était revenu à Médine. Le prophète le chargea de se rendre, avec trois cents hommes, auprès des Banu Khuzaa, pour les convertir à l'islam. Il espérait qu'ils se laisseraient persuader par Amir, à cause de sa parenté avec eux. Après s'être avancé, Amir craignit des hostilités de la part des Banu Khuzaa et écrivit au prophète pour lui demander du secours. Le prophète fit partir Abu Obayda avec deux cents musulmans, muhajir et ansar, parmi lesquels se trouvaient Abu Bakr et Omar. Lorsque ceux-ci eurent rejoint Amir, il leur dit:
-Venez-vous pour me prêter aide, ou pour prendre le commandement?
-Nous venons comme auxiliaires, répondirent-ils.
-C'est que, reprit Amir, pour le commandement, je ne vous le remettrais pas. Puis, quand il était temps de prier, Amir remplissait la fonction d'imam, et Abu Bakr, Omar et Abu Ubayda priaient après lui. Les Banu Khuzaa, invités à embrasser l'islam, refusèrent. Amir n'eut pas recours aux armes ; il s'en retourna, disant que le prophète ne lui avait pas donné l'ordre de combattre.

(Bukhari, Sahih 64/63).
C’est l’expédition contre les Lakhm et les Judham, suivant l’opinion de Ismayl ibn Abu Khalid ; mais, suivant Urwa, Dhat es Salasil est le pays des Bayyi, des Udhra et des Banul Qayn.
D'après Abu Othman, l'envoyé d'Allah expédia à Dhat as Salasil des troupes commandées par Amir ibn al As. Au retour, dit Amir, j'allai trouver le prophète et lui dis:
-Quel est de tous les humains celui que tu préfères?
- Aïsha, répondit-il. .
- Comme homme? repris-je.
-Son père195 , répliqua-t-il.
- Et ensuite?
-Omar.196
Il énuméra encore quelques hommes197, puis je me tus, dans la crainte qu'il ne me nommât le dernier.

(Baladhuri, Ansab I, p. 381).198
L'incursion de Amir ibn al As en jumada II de l'an 8, vers Dhat as Salasil à dix jours de trajet de Médine. Puis l'envoyé d'Allah l’y envoya encore et le fit rejoindre par Abu Bakr, Omar, Abu Ubayda ibn al Jarrah, et des hommes éminents des muhajirun et des ansar... L'étendard de Amir était noir. Il rencontra les ennemis, les Khuzaa alliés aux Amila, aux Lakhm et aux Judham. Il les écrasa, en fit un massacre et prit du butin...

Le choix d’al As.
(ibn Taimiya, Traité de droit 8).

Lors de l'expédition de Dhat as Salasil, le prophète plaça sous les ordres de Amir ibn al As des hommes cependant plus aptes: il voulait rallier à sa cause les parents d’Amir ibn al As, contre lesquels il envoyait ce dernier.


§ 534. — Expédition contre Idam.


Le raid se résume à un simple meurtre, d’ailleurs plutôt illégal en considération des lois imposées par Muhammad . Il s’agit d’une basse vengeance. L’opération se déroute dans les cadre des manoeuvres d’approche de la Mecque, peu avant sa prise. 199

(Tabari, Histoire des prophètes et des rois VIII 1610-1).200

Le messager nous envoya à Idam. J’ai constitué un groupe de musulmans avec Abu Qatadah et Muhallim. Nous sommes partis vers le bas-pays d’Idam. C’était avant la conquête de la Mecque. Amir ibn Abdat est passé devant nous avec un jeune chameau. Il avait un peu de nourriture et du lait aigre. Il est passé en nous faisant le salut de l’islam201 . Mais Muhallim l’a attaqué à cause d’une vieille querelle entre eux, l’a tué et a pris son chameau et sa nourriture...

(ibn Sad, Tabaqat II 164).
Quand l’apôtre d'Allah a décidé de lancer une attaque contre la Mecque, il a envoyé Abu Qatada avec huit hommes pour prendre Batn Idam (...). L’objectif de l’apôtre d'Allah était de faire penser aux gens que son but était dans cette direction et que la nouvelle se répande.
Parmi les membres du commando se trouvait Muhallim ibn Jaththama. Amir, un homme de al Abdat passa près d’eux, et les salua à la façon des musulmans. Ils s’en emparèrent, Muhallim l’aggressa et le tua, prit son chameau et ses biens comme butin202.


§ 535. — Expédition contre les Hawazin.

Une petite attaque est tentée contre la très puissante fédération bédouine des Hawazin, qui seront battus après la prise de la Mecque.203


(Waqidi, Livre des Expéditions 51).
Au mois de shaban, le messager d’Allah nous a envoyé contre les Hawazin sous la direction d’Abu Bakr et nous les avons attaqués.


§ 536. — Expédition contre al Sij.

Une expédition banale mais pleinement réussie, puisque chameaux et femmes figurent parmi les prises. On notera que la prise d’otages fait partie de la liste des moyens employés pour s’assurer de la soumission des tribus à l’islam, ce que les textes n’osent guère affirmer.204

(Waqidi, Livre des Expéditions 59).
Au mois de rabi I de l’année 8, Muhammad envoya 24 hommes sous le commandement de Shuga ibn Wabh contre une troupe des Hawazin, à al Sij, dans le pays des Banu Amir. Le pillage fut une réussite, et ils firent beaucoup de prises, de telle façon que pour chaque homme, il y eut 15 chameaux ou 150 moutons. (...)
Des femmes furent aussi capturées mais elles ont été rendues à leurs tribus quand leur envoyé négocia à Médine et finit par leur annoncer leur conversion à l’islam.
Seule une jolie fille préféra rester, avec Shuga, comme ibn Abu Sabra a su d’un vieillard de Médine, car elle en était devenue la propriété. Elle resta sa femme jusqu’à sa mort le jour de la bataille d’al Jamama, sans lui donner d’enfant.


§ 537. — Expédition de Bishah.

L’affaire est mineure, et semble confuse. On notera que les bédouins usent de ruses contre les musulmans et les musulmans de même en retour . Ce ne sont pas des combats très glorieux, et celui-ci, semble t-il se déroule durant la nuit, pendant le sommeil de l’ennemi. La Tradition développe ce point pour juger des meurtres involontaires commis la nuit. La décision de Muhammad a ce sujet est ambigüe.205

(ibn Sad, Tabaqat II 200-1).

L’apôtre d'Allah a envoyé Qutbah ibn Amir à la tête de 20 hommes contre la tribu de Khatam, dans la région de Thabala. Il leur ordonna de faire une attaque surprise. Ils étaient pourvus de 10 chameaux, qu’ils montaient alternativement. Ils ont capturé un homme et l’ont interrogé. Il prétendait être sourd mais juste après, il cria à la tribu pour l’avertir. Ils ont frappé son cou. Ils ont patienté jusqu’à ce que les hommes de la tribu partent se coucher, et alors, ils lancèrent

leur attaque et se battirent durement, et beaucoup d’hommes tombèrent de leurs blessures, des deux côtés. Qutbah tua qui il pouvait. Ils emportèrent les chameaux, les chèvres et les femmes vers Médine.


(Dawud, Hadith 14/2639).
L’envoyé d'Allah a envoyé une expédition contre les Khatam. Des gens ont cherché à se protéger en ayant recours à l’état de prostration206, mais ils furent tués malgré tout.
L’envoyé d'Allah ordonna que l’on paye la moitié du prix du sang pour eux, en disant:
-Je ne suis pas responsable d’un musulman qui reste parmi les païens207.
Ils demandèrent:
-Mais pourquoi, envoyé d'Allah?
Il dit:
-Leurs feux ne sont pas visibles les uns par rapport aux autres.


§ 538. — Le meurtre de Sufyan ibn Khalid à Uranah.

Ici, le raid est une opération de commando contre un important chef de tribu. On a vu que Muhammad n’hésitait pas à envoyer des assassins pour éliminer ses opposants, autour de Médine. Dans le cas présent, l’opération concerne une cible plus lointaine et puissante et elle se déroule de manière à souligner et à louer l’habilité, la ruse, la dissimulation du meurtrier. L’affaire s’achève par la présentation de la tête tranchée de la victime à Muhammad, très heureux d’un tel présent.

(ibn Sad, Tabaqat II 60).
Il y eut ensuite l’expédition de Abdallah ibn Unays contre Sufyan ibn Khalid, à Uranah. Il partit de Médine le 5 de muharram. Tout commença par un renseignement dont l’apôtre d'Allah eut connaissance, à propos de Sufyan ibn Khalid, des Banu Lihyan, qui s’était arrêté à Uranah et dans d’autres endroits, pour mobiliser les hommes de sa tribu. Alors l’apôtre d'Allah envoya Abdallah pour le tuer. Celui-ci dit:
-Ô apôtre d'Allah! décris moi le!
-Quand tu le verras, tu seras horrifié et terrorisé et il te rappelera Satan.
-Je n’ai pas peur des hommes, mais je te demande la permission d’utiliser une ruse.
Le prophète l’autorisa à le faire.
... Alors j’ai pris mon sabre, je suis sorti, en prétendant être membre des Khuzaa, et je suis entré à Uranah. Là, je l’ai rencontré avec ses alliés de tribus différentes, et ceux qui s’étaient adjoints à lui. Je l’ai reconnu par la description donnée par l’apôtre d'Allah. J’ai eu peur de lui et je sentais que je transpirais. Alors, je me suis dit:
-Allah et son apôtre ont raison.
Il demanda:
-Qui est cet homme?
Je dis alors:
-Un homme des Khuzaa, j’ai entendu que tu mobilisais des hommes contre Muhammad, alors je suis venu me joindre à vous.
Il dit:
-Oui, je mobilise des troupes contre lui.
Alors, j’ai marché avec lui, et discuté avec lui, et il a apprécié ma conversation, jusque sous sa tente. Ses compagnons se sont dispersés, se sont éloignés et sont allés dormir. Ensuite, je l’ai tué par surprise. J’ai pris sa tête, et je suis entré dans une grotte, où une araignée avait tissé sa toile208 . Les gens à sa recherche sont venus mais n’ont rien trouvé et sont repartis. Je suis alors sorti, j’ai voyagé de nuit, me cachant la journée, jusqu’à Médine. J’ai trouvé l’apôtre d'Allah dans la mosquée. Il me vit et dit:
-Que ton visage soit favorisé!
Je dis alors:
-Ô apôtre d'Allah! Que ton visage soit favorisé!
J’ai mis la tête devant lui, et je lui ai raconté mon action. Il me confia un bâton et dit:
-Marche avec ceci jusqu’au paradis.


§ 539. — Expédition d'al Bakarat.

Sans doute une des dernières expéditions, alors que toute l’attention de Muhammad se porte sur la prise de la Mecque. Elle semble être motivée uniquement par l’instinct de prédation d’un simple sicaire du chef de Médine.

(ibn Sad, Tabaqat II 96).
Le prophète l’ envoya209 contre al Qurata, une sous-tribu210 des Banu Bakr, faisant partie des Kilab. Ils avaient l’habitude de s’arrêter à al Bakarat, un endroit près de Dariyyah. (...) Il lui ordonna de l’encercler sur tous les côtés. Il marcha de nuit et restait caché dans la journée. Il les attaqua, tua quelques uns d’entre eux, et les autres s’enfuirent. Il s’empara de leurs chameaux, chèvres, et comme il n’y avait plus rien à prendre, il est revenu à Médine. L’apôtre d'Allah a séparé le quint dans ce qu’il avait apporté, et distribua le reste parmi ses compagnons. Un chameau était considéré comme équivalent à 10 chèvres. Il y avait 150 chameaux et 3000 chèvres. Il était resté absent 19 jours...

 

4 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 4 ; safar 2 (mars 623?) ; A cet endroit la tombe de la mère de Muhammad, Amina.

5 C’est Muhammad qui donne officiellement le drapeau et qui donne ainsi un caractère religieux à l’entreprise de pillage. Chaque fois, le geste de sanctification est précisé.

6 ibn Hisham, Sira (Conduite de l'envoyé d'Allah), ed. A. Guillaume, Oxford 1967. Réédité plusieurs fois depuis, notamment au Pakistan.

7 Le hadith autorise le meurtre des enfants et des femmes dans les attaques nocturnes ; ceux-ci sont théoriquement épargnés pour grossier le rang des esclaves, mais l’obscurité provoque des erreurs regrettables. Le hadith permet de soulager des consciences maladroites et les sabres hasardeux.

8 Ce hadith est pourvu de deux variantes ; l’un parle de “jeunes” et non d’”enfants ; l’autre ajoute: “Ces enfants sont enfants de leurs pères”.

9 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 4 ; safar II (mars 624)

10 Cf. M. Lecker, People, Tribes and society in Arabia around the time of Muhammed, Aldershot 2005, XI, p. 30 ; id. The Banu Sulaym, a contribution to the study of early islam, Jerusalem 1989.

11 L’initiative marque le naissance de l’Etat à Médine: momentanément, il y a rupture entre l’organisation et la personne du chef; Fred M. Donner, “Centralized Authority and Military Autonomy in the Early Muslim Conquests”, LAEI 3, 1995; Muhammad Y.M. Siddiqui, Organisation of Government Under the Prophet, Delhi 1987.

12 La contradiction est patente, mais ce n’est rien quand on se rappelle que le livre n’existe pas encore à cette époque. Dès lors, les aberrations s’annulent entre elles.

13 C’est-à-dire les bédouins.

14 Cf. partie XI.

15 ibn Sa'd, Tabaqat I-II, ed. Moinul Haq, New Delhi (sans date).

16 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 16 ; rabi al awwal 3 (avril 624).

17 Version arabe du texte-Ed. State of New York University.

18 Waqidi, Maghazi, in J. Wellhausen, Muhammad in Medina, Berlin 1878.

19 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 21 (février 625).

20 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 22 (juillet-aout 625) ; Cf. Gaudefroy-Demombynes, p. 145 (juin 625) ; Watt 1960, p. 48. Difficile de trouver une unité dans le récit.

21 Une grande tribu du Hedjaz, au sud de Médine.

22 Cf. les Lihyanites de l’antiquité (partie I).

23 Datation possible: juillet 62 ; Ce n’est pas à proprement parler un expédition: plutôt des actions fortuites contre des bédouins, après la tentative d’assassinat contre Abu Sufyan (cf. partie XIV).

24 Ed. State of New Yor University.

25 Amir ibn Ummayah.

26 Les borgnes sont diabolisés dans les sociétés primitives, au contraire des aveugles qui sont presque vénérés.

27 Ed. State of New Yor University.

28 Indice de structure tribale qui perdure.

29 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 47 (juillet 625) ; Watt 1960, p. 46-7. M.J. Kister, “The expedition of Bir Mauna”, Arabic and Islamic Studies in Honour of Hamilton A. R. Gibb, Leiden,1965, p. 337-357 ; Cf. Gaudefroy-Demombynes, p.45.

30 Ed. State of New Yor University.

31 Les récitateurs du Coran.

32 Le puits.

33 Invocation intégrée à la prière, et dans ce cas, une malédiction.

34 C’est-à-dire “le combat”.

35 Le fameux prédicateur islamiste utilise un des rares récits de massacres dont les musulmans sont les victimes plutôt que les acteurs. Il s’agit pour lui de justifier l’élimination de la tribu juive des Banu Nadir, qui advient peu après. Les méthodes intellectuellement crapuleuses de ce personnage médiatique doivent être dénoncées partout où elles se signalent.

36 T. Ramadan, Muhammad, vie du Prophète, Les enseignements spirituels et contemporains, Paris, 2006.

37 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 26 (septembre 625?) ; Cf. Gaudefroy-Demombynes, p. 45 (juin 626).

38 Récit de Abdullah ibn Umar.

39 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n°33 ;

40 Chiffons.

41 Méthode déjà mentionné dans la Mishna (Berakot); cf. Th: Noldeke, Geschichte des Qoran I,p: 202.

42 Risala malikite, ed. L. Berchet, Alger 1975.

43 SALÂT AL-KHAWI.

44 La formule de l’attestation.

45 Le soir.

46 Ed. State of New Yor University.

47 SALAT AL KHAWF.

48 Personne priant.

49 Le futur calife, qui apparait déjà comme un administrateur.

50 C’est à dire les Bédouins.

51 La tribu juive, cf. partie XI.

52 Corpus coranique 4/103.

53 Prononciation de la doxologie “Allah Akbar” (TEKBIR).

54 RABI II.

55 Récit de Andullah ibn Umar.

56 id. (Muslim, Sahih XIX 4330).

57 Un exemple de fanatisme à méditer.

58 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n°33 ; datation incertaine (février 627?).

59 R. G. Khoury, Wahb b. Munabbih. Teil 1: Der Heidelberger Papyrus PSR Heid Arab 23; Leben und Werk des Dichters. Teil 1: Faksimiletafeln, Wiesbaden, 1972 ; id. "Un écrit inédité attribué à Wahb b. Munabbih," Al-Machariq, 64 (1970); N. Abbot, "Wahb b. Munabbih--A Review Article," Journal of Near Eastern Studies, 36, 1977; Alfred-Louis de Prémare , “Wahb b. Munabbih, une figure singulière du premier islam”, Annales. Histoire, Sciences Sociales 60, 2005 .

60 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n°38 ; datation incertaine (mai 627) ou n°56?

61 Le chef de l’expédition est donc un traître à sa propre tribu.

62 Chaîne de transmission d'information.

63 Juillet 627?

64 Les Bédouins.

65 Cette kunya est très populaire chez les islamistes.

66 Aout 627.

67 Version arabe du texte-Ed. State of New York University.

68 MAGHRIB.

69 Des hommes des Banu Muharib, Thalabah et Anmar, qui avaient projeté de razzier les troupeaux de Médine.

70 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 35 (aout 627).

71 L’arrêt des poursuites s’explique par le fait qu’il faut d’urgence partager le butin: personne ne veut être privé de cette étape lucrative. L’instinct de la meute passe avant les préceptes religieux.

72 Septembre 627.

73 Cf. partie I.

74 Cf. partie XI sur le massacre des juifs.

75 SHAM.

76 Version arabe du texte-Ed. State of New York University.

77 Un des exemples de ruse de Muhammad, fondée sur le mensonge (cf. les principes de tactique).

78 Le combat d’al Raji.

79 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 34 (septembre 627).

80 Récit de Salama ibn al Akwa.

81 Abu Qatada.

82 Long manteau.

83 De Médine.

84 Les bornes du territoire sacré?

85 Des vers chantés.

86 “Une menace, une menace!”.

87 Al Miqdad.

88 L'aurore.

89 Les HARRA.

90 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n°59 (septembre 627).

91 Version arabe du texte-Ed. State of New York University.

92 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 40 (octobre 627).

93 Version arabe du texte-Ed. State of New York University.

94 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 41(octobre 627); D. F. Graf, “The Nabataeans and the Hisma: In the Steps of Glueck and Beyond”, The Word of the Lord Shall Go Forth, Essays in Honor of David Noel Freedman. Winona Lake 1983 .

95 Après quelques péripéties, leurs biens leur sont rendus.

96 Lara Scarsella , Dovere di stupro: la cultura della violenza sessuale nella storia, Rome, 1992; Coll, Die sexuelle Gewalt in der Geschichte, Ed. Alain Corbin. Berlin, 1992; Edward Shorter , "On writing the history of rape." Signs 3, 1977; Susan Brooks Thistlethwaite, ""You may enjoy the spoil of your enemies": rape as a biblical metaphor for war." Semeia 61, 1993; Ilse Müllner ,"Sexuelle Gewalt im Alten Testament." Sexuelle Gewalt gegen Mädchen und Frauen als Thema der feministischen Theologie, ed. Ulrike Eichler Gütersloh, 1999; Renita J. Weems , Battered love: marriage, sex, and violence in the Hebrew Prophets, Minneapolis, 1995.

97 www.al-idlam.com (Le Royaume d’Arabie Saoudite . Ministère des Affaires Islamiques, des Waqfs, de l’Appel et de l’Orientation).

98 Récit d’ibn Awn.

99 Récit d’ibn Awn.

100 MAWLA.

101 KHUMS.

102 Il obéit à la solidarité tribale.

103 Corpus coranique 63/8.

104 Corpus coranique 63/7.

105 C’est Abdallah ibn Ubayy qui s’exprime.

106 AL AAZZ.

107 AL ADHALL.

108 Corpus coranique 63/8.

109 Hypocrites, selon la mauvaise traduction habituelle ; cf ; partie XI.

110 Traduction incertaine des deux dernières expressions.

111 ibn Ubayy serait l’auteur de cette formule.

112 Ed. Bewley.

113 La part de 20%.

114 Mesure de métal précieux.

115 Aïsha.

116 Décembre 627.

117 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 28 ; cf. Gaudefroy-Demonbynes 1957, p.156-7 et 192, et les versets coraniques de référence ; la question de la calomnie contre Aysha ne sera pas traitée ici ; la vie privée de Muhammad fera l’objet d’une étude complète par la suite (cf. partie XII) ; Watt 1960, p. 60 (juin 627 pour lui).

118 G.H. Bousquet, Encyclopédie de l'Islam2 I, p. 849.

119 Une prisonnière enceinte n’a pas forcément la même valeur marchande ; comme le Coran ne mentionne pas précisément ce cas, les hadiths complètent amplement cette lacune.

120 Al Jurjani, Livre des Définitions, ed. M. Gloton, Beyrouth 2005.

121 AMA.

122 AZL.

123 Cf. Rodinson, p. 230-1.

124 A propos des prisonnières.

125 Ici s’exprime clairement le lien entre le respect de la femme et sa valeur marchande.

126 Le contentement, donc la fidélité de ses troupes, importe beaucoup à Muhammad leur chef. Et la mesure ne lui coûte rien: à ce moment, les captives sont très nombreuses.

127 Récit d’Abu Sirma.

128 Le sujet de la tension sexuelle des combattants et de sa satisfaction n'est jamais étudié. Il s’agit sans conteste d’un ressort puissant de la pulsion guerrière de ce temps.

129 L’expédition ne figure pas chez Jones (627?).

130 Version arabe du texte-Ed. State of New York University.

131 Sur ce peuple en partie mythique , cf. partie I.

132 627.

133 ibn Hisham, Conduite de l'envoyé d'Allah, n. 914, p. 791.

134 MAWLA.

135 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n°46 (septembre 628), sous l’intitulé “meurtre de Umm Qirfa”.

136 Version arabe du texte-Ed. State of New York University.

137 La “chef” de la tribu possède donc une kunya, comme les hommes nobles.

138 “Epouse du roi”.

139 La fille capturée passe de “main en main” à Médine ; cf. ibn Sa’d, Tabaqat II 1, 65 et Gaudefroy-Demondynes 1957, p. 156.

140 Rare manifestation de convivialité, indice du statut très particulier de Zayd auprès de Muhammad. Le fait même qu’il y ait contact physique est remarquable. On tente sans doute de faire passer ce personnage pour un véritable fils du chef. Mais son origine servile et chrétienne l’empêche d’avoir une importance véritable dans la nouvelle communauté musulmane.

141 AMIR.

142 En 629.

143 En février 628.

144 Joel L. Kraemer,''Apostates, Rebels and Brigands.'' Israel Oriental Studies 10, 1980

145 Version arabe du texte-Ed. State of New York University.

146 MUSRIFUN.

147 IQAB.

148 Coutume d’origine perse et mésopotamienne, en vigueur dans le Proche-Orient. et reprise par Rome, dans les cas que l’on sait.

149 Ed. Bewley.

150 Muhammad aime à se présenter comme prophète de l’humanité et guide de son peuple, mais il reste très attaché aux biens matériels et à l’intégrité de sa propriété.

151 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n°50 (septembre 628).

152 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 51(décembre 628).

153 Seulement connu par une allusion au moment de Khayabr ; le chef est al As.

154 Récit de Sa’id ibn al As.

155 www.al-idlam.com (Le Royaume d’Arabie Saoudite . Ministère des Affaires Islamiques, des Waqfs, de l’Appel et de l’Orientation).

156 Le geste veut passer pour une consécration païenne, un forme de culte de l’arbre ; cf. partie III.

157 Décembre 628.

158 Version arabe du texte-Ed. State of New York University.

159 Comme infidèle, en enfer.

160 En 628.

161 Cf. partie XVII.

162 Version arabe du texte-Ed. State of New York University.

163 En 628?

164 Version arabe du texte-Ed. State of New York University.

165 W.M. Watt, Encyclopédie de l'Islam2 II, p. 893-4.

166 Récit de Salama.

167 Il se distingue du précédet par la direction d’Abu Bakr et la référence aux victimes.

168 Dans la dernière expédition organisée par Muhammad ; cf. partie XVIII.

169 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 53 (janvier 629).

170 Ou Khaleb.

171 L’affranchi, dans ce cas.

172 “Il n’y a de dieu qu’Allah!”, la première partie de la profession de foi.

173 Version arabe du texte-Ed. State of New York University.

174 Ou Jina ; J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 54 (mars 629).

175 Version arabe du texte-Ed. State of New York University.

176 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 57 (mai 629?).

177 Version arabe du texte-Ed. State of New York University.

178 Juin 629.

179 Version arabe du texte-Ed. State of New York University.

180 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n°58(juillet 629).

181 Version arabe du texte-Ed. State of New York University.

182 La localité n’est pas identifiée: dans le “Shams”: la Syrie.

183 Cité par Prémare 2002.

184 J.M. B. Jones “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 63 (septembre 629).

185 Récit de Muhammad ibn Sahl.

186 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n°65 ; rajab 8 (avril 629).

187 SAMAK. La baleine est un mammifère marin et non un poisson.

188 Celui qui transmet le récit.

189 Sorte de choux.

190 “Grenier” ? L’animal est consommé sans avoir été sacrifié, ce qui constitue une faute. La référence a peut-être inventée pour excuser un manquement ultérieur.

191 Les morts au combat sont inhumés dans des conditions différentes de celles des humains ordinaires. Ils sont d’une catégorie supérieure et leur sang, par exemple, n’est pas considéré comme impur, bien au contraire.

192 Normalement, le raid ne s’est pas soldé par des combats ; mais un hadith mentionne tout de même une victime dans un combat contre ce clan . Dans le doute, on ajoute donc l’anecdote dans cet épisode.

193 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 64 ; jumada al Akhira 8 (septembre-octobre 629) .

194 Yaqut, Buldan III 233: “Point d’eau sur le territoire des Judham”, sans plus de précision.

195 Abu Bakr.

196 Le hadith, très favorable, a dû être composé au temps du califat d’Omar. Le personnage lui-même n’est pas particulièrement apprécié, à cause de sa dureté et de son inhumanité. Il est aussi franchement haï par les shiites.

197 On remarquera l’absence d’Ali dans ce type de hadiths.

198 Cité par Prémare 2002.

199 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 68 ; ramadan 8 (octobre 629).

200 Version arabe du texte-Ed. State of New York University.

201 Le point de droit est de savoir si le salut musulman équivaut à un signe de conversion.

202 Cette bévue aurait eu comme conséquence la révélation du verset 94 de la sourate 4.

203 629.

204 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 62 ; rabi al awwal 8 (629).

205 J.M.B. Jones, “The Chronology of the Maghazi- A textual survey”, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 1957 n° 76 ; safar 9.

206 Un état qui fait croire qu’ils accomplissent la prière des musulmans, alors qu’en fait, ils obéissent aux rituels pré-islamiques.

207 Dans le massacre, les musulmans ont pu tuer l’un des leurs, dans leur frénésie.

208 C’est un ré-emploi manifeste de l’épisode hégirien du refuge dans la grotte (cf. partie IX). Le meurtrier, fier de son acte, se prend pour une sorte de second Muhammad.

209 Muhammad ibn Maslama.

210 Pour les divisions tribales,cf. partie II.